Mapetite LILOU Petit ange, tout de blanc, s'est envolé Attraper les étoiles toutes illuminées Aux parfums de canelle et de rosée Les éparpiller, sur nos coeurs attristés Petit ange, tout de blanc, s'est envolé Au firmament d'une vie reposée Et dans les cieux, nous regarder Emportant notre peine dans ses valentine poeme pour maman de fils Petit ange, tout
ï»żPubliĂ© le 22 aoĂ»t 2022 Ă  18h00Source TF1 InfoL'image d'une bande brillante dans le ciel français a Ă©tonnĂ© de nombreux internautesCertains Ă©voquent des "Ă©toiles filantes" quand d'autres s'inquiĂštent de l'arrivĂ©e d'un "Ovni".Il s'agit en rĂ©alitĂ© d'un train de satellites de Space X, l'entreprise du richissime Elon une lueur "trĂšs Ă©trange" que celle qui a traversĂ© le ciel français. Dans la nuit du dimanche 21 aoĂ»t au lundi 22, certains chanceux ont pu observer une ligne lumineuse, Ă©blouissante. Sans toutefois en connaitre l'origine. InterpellĂ©s par cette vision, de nombreux internautes nous ont demandĂ© Ă  en savoir plus. À l'instar de Thierry, qui nous a Ă©crit Ă  l'adresse lesverificateurs afin de connaitre la nature de cette "Ă©toile filante" observĂ©e "dans le Bas-Rhin". Idem pour un autre internaute qui a publiĂ© une vidĂ©o du phĂ©nomĂšne, vue plus de fois, dans laquelle il Ă©voque un "Ovni en Haute-Marne". En rĂ©alitĂ©, il ne s'agit ni d'Ă©toiles, ni d'une visite extraterrestre. Un "train" de satellitesEn fait, ce que certains Français ont pu observer, c'est un train de satellites Starlink. Comme on le dĂ©couvre sur le site de SpaceX, l'entreprise amĂ©ricaine spĂ©cialisĂ©e dans le domaine de l'astronautique et du vol spatial, le quatriĂšme lancement Starlink a eu lieu le 19 aoĂ»t Ă  19h21 heure locale. Depuis le Cap Canaveral, en Floride, la fusĂ©e Falcon 9 a mis en orbite "53 satellites" de l'entreprise d'Elon Musk. RelĂąchĂ©s en orbite, ils ont ensuite allumĂ© leur moteur ionique avant de se sĂ©parer. C'est eux qui ont formĂ© tous ces petits points lumineux, visibles dans le ciel. Une Ă©tape de plus dans la future mĂ©ga-constellation de satellites voulue par le milliardaire. Ce projet ambitieux vise Ă  donner un accĂšs internet haut dĂ©bit depuis l'espace Ă  des milliards de personnes vivant dans les rĂ©gions les plus reculĂ©es. Mais comme nous vous l'expliquions ici, il est Ă©galement vivement critiquĂ© par certains astronomes pour la pollution lumineuse qu'il aussiUne information confirmĂ©e par Eric Lagadec. Astrophysicien Ă  l'Observatoire de la CĂŽte d'Azur, il affirme ce lundi que la chaĂźne lumineuse Ă©tait bien constituĂ©e de "satellites Starlink lancĂ©s par la compagnie SpaceX d'Elon Musk". D'ailleurs, ce n'est pas la premiĂšre fois qu'un tel phĂ©nomĂšne est observĂ©. Comme le montre la vidĂ©o ci-dessous, dĂ©jĂ  en mai 2019, une telle traĂźnĂ©e brillante avait traversĂ© le ciel. On n'en Ă©tait alors qu'au premier lancement des satellites Starlink. Le prochain est dĂ©jĂ  prĂ©vu pour le 28 souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraĂźt pas fiable ? N'hĂ©sitez pas Ă  nous Ă©crire Ă  l'adresse lesverificateurs Retrouvez-nous Ă©galement sur Twitter notre Ă©quipe y est prĂ©sente derriĂšre le compte SiderisSur lemĂȘme thĂšmeToutTF1 InfoLes + lusDerniĂšre minuteTendanceVoir plus d'actualitĂ©s Voir plus d'actualitĂ©s Voir plus d'actualitĂ©s
Noussommes dans une zone de Marche, entre Poitou et Anjou. Donc abondance de mĂ©galithes, anciennetĂ© aussi de plusieurs lieux, au moins depuis l’époque gallo-romaine, aprĂšs le NĂ©olithique. Et une autre butte est trĂšs proche de sa « route » : Oiron avec son crocodile-dragon et la famille Gouffier. Je suivrai avec des photos son itinĂ©raire,
Tant d'étoiles dans le ciel Vois comme elles étincelles Selon une légende d'antan Ce sont les ùmes des enfants Morts sans avoir eu le temps De seulement devenir grands Ils surveillent toutes les nuits Leurs parents endormis. Auteur inconnu
MERCIDE PARTAGER Bonjour Une personne m’a signalĂ© avoir vu un chi en ressemblant Ă  Nina sur Franconville Est ce possible de partager mon annonce 🙏 TOUJOURS RECHERCHÉE Merci 🙏 NINA Perdue Dernier signalement le 22/08/22 sur St Cyr l’école 78 vers 13h15 « La chienne de mon pĂšre s’est enfuie ce matin 22/08/22. Ville de Plaisir 78 quartier la Boissiere.
Saint Maxime le Confesseur Chaque Ă©toile Ă  son tour vient apparaĂźtre au ciel. Je t’ qu’incarne ton ĂȘtre fait brĂ»ler mes yeux, chaque fois que je te regarde l’amour que tu m’envoies me fera vivre une le ciel brillent des milliards d’étoiles, mais la plus belle Ă©toile se trouve auprĂšs de moi. On pourrait en compter des centaines. Tu es une source de passion si forte que toutes les autres femmes s’effacent devant ta beautĂ©. Entre la mi-juillet et la mi-aoĂ»t, de petites particules de la comĂšte Swift-Tuttle croisent l’orbite terrestre. Elle menace non seulement d’éteindre nos Ă©toiles. Accroche ton chariot Ă  une Ă©toile. Mes sentiments pour toi sont si forts que je pourrais passer ma vie Ă  t’écrire des poĂšmes d’amour. Une dĂ©esse Ă©gyptienne Les Ă©toiles sont source d’émerveillement lorsqu’on arrive Ă  s’éloigner de la pollution lumineuse. Elles seront seront visibles Ă  l'Ɠil nu. Je t’envoie toutes les Ă©toiles du ciel pour Ă©clairer ton cƓur et toutes les fleurs de la terre pour colorer ta vie et toutes les 
 Explications. On devrait pouvoir observer entre 120 et 150 Ă©toiles filantes par heure. © ESA, Hubble, Akira Fujii, DSS2Voici les 10 Ă©toiles les plus brillantes du ciel - en dehors du Soleil -, les constellations auxquelles elles appartiennent, leur magnitude apparente et leur distance avec la Terre. C’est toi ma princesse !Tu es mon Ă©toile, celle qui, dans le ciel obscure de la vie, Ă©claire et fait briller mon cƓur. Paroles de la chanson L'amour est une Ă©toile par Tino Rossi L'amour c'est une Ă©toile Que l'on voudrait cueillir Mais dans le ciel sans voile On ne peut la saisir la retenir Pour nous le plus beau songe Ne peut durer qu'un jour Pour nous vraiment l'amour C'est bien trop court C'est l'Ă©toile 
 Chaque dĂ©bris se transforme alors en "Ă©toile filante". plus 
 parce qu’elle nous indique fidĂšlement le nord pendant toute l’annĂ©e, et qu’elle est trĂšs facile Ă  repĂ©rer. Zoom sur la plus brillante Ă©toile du ciel. La plus brillante d’entre elles est Sirius qui semble courir aprĂšs la constellation d’Orion. Nous partageons Ă©galement des informations sur l'utilisation de notre site avec nos partenaires de mĂ©dias sociaux, de publicitĂ© et d'analyse, qui peuvent combiner celles-ci avec d'autres informations que vous leur avez fournies ou qu'ils ont collectĂ©es lors de votre utilisation de leurs services. Cette annĂ©e, le spectacle devait atteindre son apogĂ©e dans la nuit du 12 au 13 aoĂ»t. Et un transat pourra faire l'affaire...Levez les yeux au ciel cette nuit! Victor Hugo Choisissez une Ă©toile, ne la quittez pas des yeux. C'est doux, la nuit, de regarder le ciel. © Akira FujiPartez Ă  la dĂ©couverte des objets cĂ©lestes avec Skyview FreeÀ quelle vitesse se dĂ©place la Terre dans l’espace ?Jusqu'Ă  40% de rĂ©duction pendant les soldes sur JD Sports-70% sur vos 3 ans d'abonnement Nord VPN avec ce code promo10€ de rĂ©duction sur votre premiĂšre commande de produits PhotoboxJusqu'Ă  150€ de remise durant cette promo Bose sans couponsCode promo Vistaprint10 invitations Ă  5€ + livraison gratuiteAlpha du Centaure des Ă©toiles proches du Soleil favorables Ă  la vie ?Proxima du Centaure, l'Ă©toile la plus proche du Soleil, volĂ©e par Alpha Centauri ?Une planĂšte autour d’Alpha du Centaure, donc prĂšs de chez nous !Observer les Ă©toiles quels sont les meilleurs sites en France ?DĂ©tectera-t-on bientĂŽt une exoterre autour d'Alpha du Centaure ?Quelles sont les Ă©toiles les plus proches du Soleil ?Une nouvelle exoplanĂšte confirmĂ©e autour de Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche du SoleilNuit des Ă©toiles 2009 ne partez pas sans notre carte du ciel !Étoiles filantes 2020 les plus beaux essaims mĂ©tĂ©oritiques de l'annĂ©eLire la suite Hydrolat de rose quelles sont ses vertus ? Toutefois, il faudra peut-ĂȘtre veillĂ© jusqu'Ă  4h du matin pour voir le passage de plus 10 au 15 aoĂ»t dĂ©couvrez la veillĂ©e proposĂ©e par Aucun matĂ©riel n'est nĂ©cessaire pour admirer les Ă©toiles filantes qui passeront la nuit prochaine. Toutes les Ă©toiles sont fleuries. Ce choc, extrĂȘmement violent, produit de la lumiĂšre. Ce choc, extrĂȘmement violent, produit de la lumiĂšre. Il y a une Ă©toile mise dans le ciel pour chacun de nous, assez Ă©loignĂ©e pour que nos erreurs ne viennent jamais la [...] - Christian Bobin Chaque dĂ©bris, brĂ»lant Ă  une vitesse de 200 000 km/h, se transforme alors en Ă©toile annĂ©e, le spectacle a commencĂ© le 10 aoĂ»t, et il doit s'achever le 15 samedi. Les constellations les plus connues Les cookies nous permettent de personnaliser le contenu et les annonces, d'offrir des fonctionnalitĂ©s relatives aux mĂ©dias sociaux et d'analyser notre trafic. - Temps de lecture Si la mĂ©tĂ©o le permet, les PersĂ©ides offriront une pluie d'Ă©toiles filantes. Amants, autour de vous une voix inflexible Crie Ă  tout ce qui naĂźt Aime et meurs ici-bas! Je t’aime mon t’imagines un peu le nombre des Ă©toiles ? © 2020 Message d'amour En poursuivant votre navigation sur ce site, vous en acceptez les conditions gĂ©nĂ©rales d'utilisation et notamment l'utilisation des cookies. Mais c'est la nuit prochaine qu'il sera Ă  son apogĂ©e, entre le 12 et le 13 aoĂ»t. Pour la voir, dans l'Étoile supergĂ©ante de couleur jaune-blanc distante d'environ 310 annĂ©es-lumiĂšre, Canopus est 65 fois plus grande que notre Soleil au centre du SystĂšme solaire, elle s'Ă©tendrait jusqu'au trois quarts de la distance Soleil-Mercure et fois plus brillante que lui si nous pouvions la voir de prĂšs.Zoom sur Sirius A et son compagnon, la naine blanche Sirius B. Recevez gratuitement toute l'information de votre nuit, une pluie d'Ă©toiles filantes dans le ciel L’étoile la plus brillante du ciel est bien sĂ»r le Soleil, la plus proche de nous 150 millions de kilomĂštres, soit 8 minutes-lumiĂšre et celle autour de laquelle la Terre tourne. Levez les yeux au ciel cette nuit! 12 aoĂ»t 2020 Ă  1930 Parmi elles, des Ă©toiles trĂšs brillantes et de couleurs diffĂ©rentes. Les Ă©toiles ne sont pas les seuls astres Ă  glisser sur la voĂ»te Ă©toilĂ©e. Effectif Asnl 2018, Couveuse D'entreprise Nancy, Aparthotel Adagio Access Paris Quai D'ivry Email, Spa Reine Teneur En Calcium, Humour Jardinage Confinement, Manuel D'EpictĂšte Epub, Dictionnaire De La Philosophie Larousse, Composition Dossier Permis D'urbanisme Codt, Tobirama Vs Minato, Ă©lection Municipal Le Louroux-bĂ©connais, Mama lyrics Clean Bandit, Surf Report CĂŽte Sauvage, HĂŽtel De Champagne3,5203À 1,6 km1 504 370 ₫, Adeline Chetail Zelda, Robert Le Diable ChĂąteau, Logis De France Reims, Desert Rose traduction, Pourquoi L Ă©clair Est Il Percu InstantanĂ©ment, Couleur De La Mort, Music Radar Sample, Coeur OcĂ©an Saison 4 - Ă©pisode 21, Weather Radar Biarritz, L'est Republicain Meuse Necrologie, Climat Tropical DĂ©finition, Bmw E82 125i, Metz Lyon Cote, AlambiquĂ© Synonyme 11 Lettres, Sigur RĂłs Njosnavelin, DĂ©layer Au Futur, Lafayette Louisiane Tourisme, Qu'est Ce Qui Est Blanc Et Qui Attend Blague, Calcul Fraction Addition, Lermite Alcools Analyse, Logo Dream League Soccer 2019 Bvb, Le Vieux Logis TrĂ©molat Tripadvisor, Bouteille De BiĂšre Vide Recyclage, Poeme Sur Le Corps De L'homme, Fleuve RiviĂšre DiffĂ©rence, Les Municipaux, Ces HĂ©ros Dvdrip, Souligner Avec Une Barquette DĂ©finition, Alexander Karim Origines, Time In Brazil Right Now, La Closerie Dijon, Chanteur SurnommĂ© Le Boss,
280j'aime, 35 commentaires. VidĂ©o TikTok de alice.77680 (@alice.77680) : « une merveilleuse petite Ă©toile de plus dans le te protĂšge ma puce. #triste 😭😭 ». que

RĂ©sumĂ©s Dans l’Ɠuvre du poĂšte Claude Hopil, deux conceptions cosmologiques, quoique opposĂ©es, jouent un rĂŽle complĂ©mentaire. La contemplation chrĂ©tienne est reprĂ©sentĂ©e comme un voyage mĂ©taphorique de l’ñme depuis la Terre jusqu’à l’EmpyrĂ©e, au sein d’un cosmos clos, tandis que l’univers infini, ou plutĂŽt les espaces imaginaires, suggĂšrent l’immensitĂ© insondable de Dieu, plus grand que dix mille mondes. Ainsi, ces deux modĂšles soulignent la transcendance de Dieu relativement Ă  toute crĂ©ature, qu’il s’agisse de celles du cosmos comme de celles de l’hypercosmos ; pourtant, loin de manifester une abstraction incompatible avec la thĂ©ologie de la RĂ©forme catholique, Hopil place comme mĂ©diateur entre les crĂ©atures et l’infini divin le verbe divin, seul vĂ©ritable lien entre le monde pĂ©rissable et les rĂ©alitĂ©s Ă©ternelles. In Claude Hopil’s works, two opposed conceptions of the cosmos have a complementary function. Christian contemplation is symbolised by the voyage of the soul from the Earth to the Empyrean, in a closed universe. In the same time, the infinite universe and more precisely the imaginary spaces suggest the unfathomable immensity of God, greater than ten thousand worlds. As a consequence, these two cosmological models underline the divine transcendance in relation to all creatures, both those of the cosmos and those of the hypercosmos. Nevertheless, far from manifesting an excessive abstraction incompatible with the theology of the Catholic Reformation, Hopil puts the verb as a mediator between Creatures and the divine infinite, as a link between the perishable world and eternal de page EntrĂ©es d'index Mots-clĂ©s analogie, apocalypse, Cantique des Cantiques, contemplation, EmpyrĂ©e, espaces imaginaires, lumiĂšre thĂ©ologie et symbolique, mĂ©taphore, mystique, poĂ©sie, RĂ©forme catholique, SacrĂ©-CƓur, soleil analogie du, TrinitĂ©, univers infini, verbe, voyage de l’ñme Keywords analogy, apocalypse, Song of songs, contemplation, Empyrean, imaginary spaces, light theology and symbolism, metaphor, mysticism, poetry, Catholic reform, Sacred Heart, sun analogy of, Trinity, infinite universe, verb, journey of the soulHaut de page Texte intĂ©gral 1 Lire notamment sur le poĂšte liste non exhaustive, limitĂ©e aux ouvrages post 1990 Anne Mantero, ... 2 Voir l’annexe pour la liste des Ɠuvres de l’auteur et les abrĂ©viations utilisĂ©es pour les dĂ©signer. 3 Sur la question complexe des sources, lire la prĂ©cieuse introduction de Guillaume peyroche d’Arnaud... 4 DES, cant. 11, p. 96. 1À l’ñge de la RĂ©forme catholique, l’Ɠuvre de Claude Hopil brille d’un Ă©clat singulier et comme obscur. Écrite par un laĂŻc issu de la bourgeoisie parisienne, et passĂ©e inaperçue en son temps, elle a vu son importance et sa singularitĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es par Jean Rousset, et depuis par d’autres critiques et Ă©diteurs1. ComposĂ©e de neufs volumes2 dont la parution s’étend de 1603 Ă  1633, elle comporte des mĂ©ditations en prose et en vers sur l’Écriture et les mystĂšres chrĂ©tiens, nourries par l’Écriture, la thĂ©ologie et la mystique3, et toutes habitĂ©es par la quĂȘte inlassable du Soleil cachĂ©4 » qu’est le Dieu transcendant. Ce travail propose d’étudier le rĂŽle que les reprĂ©sentations cosmologiques tiennent dans cette quĂȘte poĂ©tique du divin. A priori, Claude Hopil expose des conceptions fort traditionnelles, en dĂ©peignant un monde clos et gĂ©ocentrique. Pourtant, d’autres images rĂ©currentes Ă©voquent la pluralitĂ© des mondes, l’hĂ©liocentrisme, et partant les deux points centraux de discorde entre la doxa reçue du passĂ© et la nouvelle astronomie. Cet Ă©tat de fait doit ĂȘtre interprĂ©tĂ© de maniĂšre prudente. En effet, ces dissonances restent marginales, sans qu’on puisse nier leur existence. Il convient donc de comprendre pourquoi, fondamentalement, l’écho de thĂ©ories astronomiques et cosmologiques plus audacieuses est mobilisĂ© en contrepoint du cosmos fini. Nous formulons l’hypothĂšse suivante la fonction des conceptions issues de la cosmologie traditionnelle diffĂšre de celle d’idĂ©es en apparence plus modernes. Le cosmos traditionnel dĂ©signe pour Hopil le monde visible avec ses sphĂšres, tandis que l’image des mondes infinis et pluriels ne s’applique au sens mĂ©taphorique qu’à Dieu lui-mĂȘme, pour suggĂ©rer son immensitĂ©. La poĂ©sie et la prose d’Hopil traversent ainsi le cosmos visible comme invisible, en quĂȘte de la TrinitĂ©. I. Le cosmos clos, lieu de l’envol de l’ñme 2À chaque fois qu’Hopil Ă©voque le monde créé, il renvoie Ă  la reprĂ©sentation traditionnelle du cosmos clos opposant la Terre Ă  l’EmpyrĂ©e, ce qui lui permet de suggĂ©rer le dynamisme irrĂ©sistible de l’ascension de l’ñme vers Dieu. Le monde visible 5 DES, p. 179 machine ronde » ; DES, p. 284 maison en voĂ»te. 6 ME, p. 45. 7 PO, p. 238. 8 DES, p. 257-258. 9 Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique, Paris, Vrin, 1977. 10 OC, fol. 49b. 3Les Ă©lĂ©ments de la cosmologie traditionnelle s’égrĂšnent en effet au fil des Ɠuvres de l’écrivain. Outre la clĂŽture du cosmos, Ă©voquĂ©e par la mĂ©taphore rĂ©currente de la machine ronde » ou de la maison en voĂ»te », il est aisĂ© d’en glaner les constituantes au fil des pages5 la Terre et les sphĂšres Ă©lĂ©mentaires superposĂ©es, les sphĂšres cĂ©lestes guidĂ©es par des intelligences angĂ©liques6, la sphĂšre des Ă©toiles fixes ou firmament7, le ciel cristallin8 et l’EmpyrĂ©e. Toutefois, l’exposition de cette cosmologie apparaĂźt de plus en plus parcellaire au fil des Ɠuvres successives ; si les ƒuvres chrĂ©tiennes de 1603 et 1604 comportent des poĂšmes spĂ©cialement dĂ©diĂ©s Ă  la mĂ©ditation du cosmos, ce n’est pas le cas des Ɠuvres de la maturitĂ©. De 1603 Ă  1633 pourtant, la main de Dieu se reconnaĂźt toujours dans un univers rĂ©gi par des principes de beautĂ© et d’harmonie que Bachelard jugerait prĂ©-scientifiques9 ». En ce sens, il convient de signaler chez l’auteur la prĂ©sence de mĂ©taphores englobantes dĂ©signant l’ensemble de la machine du monde, par exemple celle du temple10 ou du luth 11 OC, À son Luth, Ode XX, fol. 146b. Ton dos voultĂ©, ĂŽ luth melodieux,Monstre l’aspect de la voulte des cieuxQui sont remplis de parfaicte harmonie11. 12 Florent Libral, Le Soleil cachĂ©. RhĂ©torique sacrĂ©e et optique au xviie siĂšcle en France, Paris, Cla ... 4Ces dĂ©casyllabes, notamment au moyen de la figure de dĂ©rivation Ă©tymologique voultĂ©/voulte, insistent sur la construction harmonieuse du Tout et l’unitĂ© mystĂ©rieuse qui existe entre l’univers visible et invisible, car la main de Dieu, premier mobile et musicien invisible, fait retentir l’harmonie cĂ©leste. Qu’elle soit entonnĂ©e par les anges plutĂŽt que par les sphĂšres cĂ©lestes comme dans l’AntiquitĂ© est rĂ©vĂ©lateur. Cette Ɠuvre de jeunesse allie donc le legs de la philosophie antique au Dieu crĂ©ateur, dans la lignĂ©e du platonisme chrĂ©tien, fort influent alors. Et de fait, dans les descriptions du monde cĂ©leste, se remarque l’omniprĂ©sence du cercle et de la sphĂšre, signes de la perfection des mouvements cĂ©lestes depuis l’AntiquitĂ©, Ă  l’ñge oĂč Eudoxe, disciple du maĂźtre de l’AcadĂ©mie, demeure l’astronome par excellence dans la littĂ©rature spirituelle12. 13 Luis de la Puente, La Guide spirituelle, III, 4, Paris, Vve G. de La NouĂ« et D. de La NouĂ«, 1612 ; ... 14 PO, p. 167 Ă©chelle des crĂ©atures. 15 DĂ©glise, Au vol de la plume, p. 108. 5Ainsi, du tableau du monde, Ă  travers des emprunts Ă  la dĂ©marche de la thĂ©ologie symbolique, si importante chez Luis de la Puente ou Bellarmin13, on monte progressivement Ă  l’idĂ©e d’une Providence et d’un CrĂ©ateur. En ce sens joue l’échelle de Jacob, image de la mĂ©ditation du créé14. Toutefois, cette ascension per scalas creaturarum est, lĂ  aussi, un trait caractĂ©ristique des premiĂšres Ɠuvres. Bien plus dĂ©cisif dans les Divins eslancemens et les Ɠuvres successives est le motif de l’empreinte trinitaire prĂ©sente dans le créé, conforme au De Trinitate de saint Augustin15 16 DES, cant. 80, str. 3, p. 284. Les brillants ChĂ©rubins lui servent de scabelle,En trois doigts il soutientTout ce grand Univers, que son ombre on appelle16. 17 PO, p. 238. 6Une image synthĂ©tique rĂ©sume en ces vers la vertu crĂ©atrice de la TrinitĂ©. En somme, le monde d’Hopil est tissu de signes appelant Ă  traverser les apparences. MĂȘme si les astres et le firmament chantent la gloire divine17, le cosmos ne suffit pas et n’a de sens qu’en dehors d’une rĂ©alitĂ© invisible dont il est le premier Ă©chelon. Hypercosmos anatomie des Cieux 18 DE, p. 446. 19 Ap 21, 1 ; DE, p. 445 ; DES, p. 11 ; cf. DES, p. 116. 20 Ap 22, 1 ; DES, p. 71 ; DE, p. 121 ; p. 447. 21 Ces eaux supĂ©rieures sont d’ailleurs diversement interprĂ©tĂ©es par Hopil, tantĂŽt comme le ciel crist ... 22 DE, p. 419. 23 OC, fol. 38b. DES, p. 290. 7PĂ©nĂ©trons donc avec Hopil dans l’hypercosmos qui s’étend au-delĂ  du Firmament, celui qu’il appelle un plus bel univers18 ». Une imagerie Ă©clectique est empruntĂ©e Ă  l’Écriture comme Ă  la thĂ©ologie afin de le dĂ©peindre. En premier lieu, cet espace est l’objet d’une approche en quelque sorte paysagĂšre, empruntĂ©e notamment Ă  l’Apocalypse et Ă  l’Ancien Testament. Le dernier livre de la Bible fournit en effet l’image rĂ©currente de la terre nouvelle19 » oĂč siĂšge l’Agneau. Hopil Ă©voque les plaines et les montagnes de ce nouveau monde parfois identifiĂ©es aux saints, tandis que le fleuve semblable au cristal qui coule du trĂŽne de l’Agneau baigne ces contrĂ©es20. L’élĂ©ment aquatique n’est donc pas absent, ce que confirment les rĂ©fĂ©rences nombreuses aux eaux super-cĂ©lestes Ă©voquĂ©es dans le livre de la GenĂšse 1, 721. Le paradis terrestre mais aussi cĂ©leste devient aussi jardin dans les Ɠuvres qui glosent sur le Cantique des Cantiques22, ou encore JĂ©rusalem cĂ©leste et temple cĂ©leste23. 24 LĂ©onard Lessius, De Summo bono et aeterna beatitudine, Anvers, ex Officina Platiniana, 1616 ; Athan ... 25 Luis de la Puente, Guide spirituelle, p. 376 de la contemplation de Dieu Ăšs plus hautes Ɠuvres ... 26 On trouve pourtant dĂšs 1603 la pĂ©riphrase voulte flambante » qui pourrait y faire rĂ©fĂ©rence OM, ... 27 DV, p. 148 EmpyrĂ©e comme flamme amoureuse ; DE, p. 455 EmpyrĂ©e de l’amour, feu et dilection. 28 Nous renvoyons Ă  l’article d’Isabel Irribaren dans ce mĂȘme numĂ©ro. 29 Chambre de l’épouse DE, p. 289 ; 3e Ciel DES, p. 201. 30 DES, p. 195. 31 DES, p. 134. 32 DES, p. 151. 33 Lessius, De Summo bono, p. 527 
existimo, fore ibi aliquod corpus spirabile instar aĂ«r, et aur ... 8Toutefois, l’image dominante est celle de l’EmpyrĂ©e. Ce ciel ignĂ© est cher aux thĂ©ologiens du Moyen Âge chrĂ©tien et de la Contre-RĂ©forme comme LĂ©onard Lessius et Athanase Kircher24, mais il trouve aussi sa place dans les traitĂ©s contemplatifs comme celui de Luis de la Puente25. Peu prĂ©sent dans les premiĂšres Ɠuvres du poĂšte26, Ă  partir des MĂ©ditations sur le Cantique, des mentions trĂšs nombreuses le surexposent par petites touches concordantes. Le motif de l’EmpyrĂ©e associe Ă©troitement la prĂ©sence du divin au feu de l’amour et Ă  la lumiĂšre de la connaissance27. Pour raccorder aux sources bibliques ce ciel de feu, Ă©laboration thĂ©ologique sans rĂ©el soutien scripturaire28, Hopil l’identifie Ă  la chambre de l’Époux du Cantique, ou encore au troisiĂšme Ciel oĂč fut ravi l’Avorton de Dieu29. Il en dĂ©taille parfois une gĂ©ographique symbolique ce ciel a un centre ou un orient la prĂ©sence divine assimilĂ©e au soleil levant30, une partie mĂ©ridionale le siĂšge des SĂ©raphins, les plus brĂ»lants des anges31, les deux directions Ă©tant parfois confondues32. Pour dĂ©peindre ce lieu, outre sa lecture de la Bible, Hopil Ă©voque parfois des Ă©lĂ©ments d’érudition thĂ©ologique par exemple, le fait qu’il existe dans l’EmpyrĂ©e un air trĂšs subtil, Ă©lĂ©ment sans doute directement empruntĂ© Ă  des traitĂ©s comme celui de LĂ©onard Lessius33. 34 DES, p. 258. 35 DV, p. 106 Vierge. 36 DES, p. 227-228. 37 DV, p. 112 trĂŽne divin bordĂ© de nuages ; OC, fol. 25b trĂŽne dorĂ©, sans nuages ; DV, p. 127 TrĂŽ ... 38 DES, p. 111 Dieu dans le char divin Ez 1, 4 ; 1, 29. 9Ce lieu, dĂ©crit avec peu de dĂ©tails, est donc surtout un théùtre pour ses occupants, les Ăąmes bienheureuses et les hiĂ©rarchies angĂ©liques, dont la triade supĂ©rieure en particulier est Ă©voquĂ©e avec la plus grande constance, en un nouvel Ă©cho trinitaire SĂ©raphins, ChĂ©rubins et TrĂŽnes. Leur reprĂ©sentation renvoie Ă©galement aux images de l’Écriture tous les Anges chantent le trisagion ou encore volent autour du Saint des Saints du Temple cĂ©leste34. Par-dessus toutes les hiĂ©rarchies cĂ©lestes trĂŽnent la Vierge couronnĂ©e et le verbe incarnĂ©35. La prĂ©sence divine proprement dite Ă©clate dans un lieu diversement nommĂ© le Sancta sanctorum36, mais plus gĂ©nĂ©ralement, d’aprĂšs la vision de l’Apocalypse, le trĂŽne divin, alternativement reprĂ©sentĂ© comme dorĂ© ou nimbĂ© de brume37, et parfois supplantĂ© par l’image du chariot divin sans doute celui de la vision d’ÉzĂ©chiel38. C’est lĂ  que se rĂ©vĂšle la divinitĂ©, nimbĂ©e du brouillas » dionysien, mais essentiellement lumineuse, et dĂ©crite alternativement comme soleil invisible et cachĂ©, soleil du soleil, soleil trin et un
 Son analogue principal reste donc dans la lignĂ©e de l’oxymore paulinien de la lumiĂšre inaccessible I Tim 6, 16, mĂȘlĂ© sans doute au souvenir du soleil augustinien des esprits, source de la mĂ©taphysique de la LumiĂšre en Occident. Ascensions cĂ©lestes et voyage de l’ñme dans le cosmos 39 Claude Carozzi, Le Voyage de l’ñme dans l’au-delĂ  d’aprĂšs la littĂ©rature latine ve-xiiie siĂšcle, ... 40 Dans la vie de Catherine de Sienne par Raymond de Capoue trad. J. Blancone, Lyon, 1615, la contem ... 41 DE p. 454 le Paradis est aimer Dieu. DV, p. 110 JĂ©sus est le Paradis. 42 Jean Delumeau, Une histoire du Paradis, t. III Que reste-t-il du Paradis ?, Paris, Fayard, 2000, ... 43 Francisco de Ribera Ă©d., Les ƒuvres spirituelles de la Mere Terese de Jesus, Paris, Denis Moreau, ... 10DĂ©laissant les couleurs sombres de la lyrique baroque d’un Chassignet ou d’un Sponde, Hopil chante donc la beautĂ© de la voĂ»te cĂ©leste, tout autant que la lux perpetua plus belle encore qui rĂšgne dans l’EmpyrĂ©e. Dans ce cosmos oĂč une hiĂ©rarchie sans solution de continuitĂ© semble relier le monde cĂ©leste et le monde spirituel, le croyant est conviĂ© Ă  accomplir le voyage de l’ñme, selon un motif bien documentĂ© pour le Moyen Âge chrĂ©tien39. Pourtant, Hopil, faisant Ă©cho Ă  la prudence de saint Paul 2 Co 12, 2, met en garde le lecteur qui serait trop enclin Ă  croire Ă  la rĂ©alitĂ© effective de ce transport. PoĂšmes et traitĂ©s rappellent en permanence que le Paradis, en cette vie, gĂźt avant tout en l’ñme humaine, et qu’il dĂ©signe la contemplation parfaite40. Ainsi le terme de Paradis » est glosĂ© diffĂ©remment par le poĂšte en fonction des contextes, pour dĂ©signer le fait d’aimer Dieu, JĂ©sus lui-mĂȘme, ou encore l’ñme inondĂ©e par la grĂące41. Dans cette premiĂšre modernitĂ© oĂč, selon Jean Delumeau, la reprĂ©sentation du voyage de l’ñme a tendance Ă  fortement s’estomper aprĂšs son succĂšs mĂ©diĂ©val42, on pourrait croire Hopil retardataire mais chez lui le vol de l’ñme est comme chez ses prĂ©dĂ©cesseurs immĂ©diats en particulier ThĂ©rĂšse d’Ávila, Puente et François de Sales43 purement mĂ©taphorique. Il s’agit d’inviter Ă  gravir la montagne de la priĂšre vers la source de l’ĂȘtre et de la vie. 44 Le Songe de Scipion, largement diffusĂ© Ă  travers son commentaire, inspire les voyages cĂ©lestes. Voi ... 45 Franz Cumont, Lux perpetua, Turin, Nino Aragno, 2009. 46 OC, fol. 41b image complĂšte de l’ascension air, ciel, cristallin sĂ©jour ; DV, p. 113 ascension ... 11Si le vol de l’ñme est repris dans ses Ă©tapes selon un schĂ©ma qui renvoie sans doute Ă  la fin de l’AntiquitĂ©44 et au monde mĂ©diĂ©val, il est totalement rĂ©interprĂ©tĂ© dans le cadre du christianisme de la RĂ©forme catholique. En apparence, tout semble obĂ©ir Ă  un schĂ©ma archaĂŻque, qui n’a guĂšre variĂ© depuis l’AntiquitĂ©45. L’ñme ravie en extase parcourt les couches successives du cosmos les sphĂšres Ă©lĂ©mentaires, les sphĂšres planĂ©taires Ă©voquĂ©es allusivement, le firmament46. Parmi tant d’autres textes, le Cantique XXXI des Douces Extases exprime ce parcours de maniĂšre synthĂ©tique 47 DV, p. 113. Faisant toujours monter de Ciel en Ciel la vueDe mon dĂ©bile esprit ;Au plus haut de l’extase au sein de JĂ©sus ChristJ’entrevois dans la nueUn Être sur tout ĂȘtre, un acte simple et purEn ce lieu trĂšs obscur47. 48 Voir en part. DES, p. 171, oĂč la progression n’est pas de l’ordre du vol mais de la simple mĂ©ditati ... 49 GrĂ©goire De Nysse, Vie de MoĂŻse II, 162, Ă©d. J. DaniĂ©lou, Paris, Cerf, 2000, Sources chrĂ©tiennes ... 12Un point est ici capital l’ascension extatique est avant tout celle de l’ esprit », et non du corps48 ; en outre, l’extase est ici assimilĂ©e Ă  un SinaĂŻ au sommet duquel se cache Dieu dans la nuĂ©e ou dans la tĂ©nĂšbre, selon l’image de l’Exode transmise notamment Ă  travers la Vie de MoĂŻse de GrĂ©goire de Nysse49. De ce fait, les Ă©lĂ©ments cosmiques que croise l’ñme dans ce vol contemplatif revĂȘtent une valeur plus symbolique que littĂ©rale, par exemple 50 DV, p. 106. Sur un fleuve amoureux la Colombe est portĂ©eDevers le port du CielElle goĂ»te en passant, par la voie lactĂ©eEt la manne et le miel50. 51 DE, p. 445 paradis comme terre de lait, d’eau et de miel. Voir CV, p. 149, oĂč les images du lait ... 52 ME, p. 54 ; DE, p. 334. 53 La plupart des textes d’Hopil ne crĂ©ent pas de solution de continuitĂ© entre le cosmos et l’hypercos ... 13Ces vers semblent contenir une rĂ©fĂ©rence Ă  la Voie lactĂ©e oĂč s’élĂšve Publius Scipion, le paradis paĂŻen du Songe de Scipion, Ɠuvre connue alors Ă  travers le commentaire de Macrobe. Pourtant, la prĂ©sence de la Colombe figure de l’ñme et de l’amour indique une imprĂ©gnation de la mystique nuptiale du Cantique des Cantiques entendu au sens allĂ©gorique, et permet ainsi de voir dans l’adjectif lactĂ© » un jeu de mot sur l’association biblique du lait et du miel, renvoyant Ă  la jouissance de la beautĂ© divine dans la contemplation51. Pareillement, le soleil et la lune, souvent Ă©voquĂ©s dans les voyages cĂ©lestes en extase d’Hopil, reprĂ©sentent l’état de l’ñme, selon la lecture d’un autre cĂ©lĂšbre verset du Cantique pulchra ut luna, electa ut sol elle est de plus en plus lumineuse au fur et Ă  mesure de son ascension, la lune reprĂ©sentant la grĂące et le soleil l’élection52. Dans la suite de ce parcours, par-delĂ  le ciel cristallin, l’ñme continue sa remontĂ©e contemplative en envisageant les hiĂ©rarchies angĂ©liques, et en finissant son pĂ©riple devant le trĂŽne divin53. II. Les entorses au modĂšle cosmologique traditionnel hĂ©liocentrisme, univers infini, pluralitĂ© des mondes 14Il s’avĂ©rerait a priori contre-productif pour Hopil d’introduire des dissonances dans un ensemble aussi cohĂ©rent de motifs cosmologiques, car ils trouvent une forte unitĂ© autour d’un scĂ©nario dynamique d’ascension. Et pourtant, Ă  trop considĂ©rer le poĂšte au prisme du passĂ©, on finirait par oublier qu’il Ă©crit presque un siĂšcle aprĂšs le De Revolutionibus de Copernic Ă©crit Ă  partir des annĂ©es 1510, et publiĂ© en 1543, qu’il est un contemporain de Kepler, GalilĂ©e, Gassendi et Descartes. Comme Hopil est un laĂŻc issu du milieu de la bourgeoisie parisienne, sans doute bon latiniste, il n’est aucune raison de l’imaginer ignorant totalement les dĂ©bats cosmologiques de son temps, ou incapable de les intĂ©grer Ă  sa mĂ©ditation. L’hĂ©liocentrisme symbolique 54 DV, p. 24 JĂ©sus au centre de la cour cĂ©leste ; DV, p. 53 Dieu feu consumant qui tire l’étincelle ... 55 Le cercle ou la sphĂšre de la providence sont notamment prĂ©sents chez Camus et Bossuet. Voir Florent ... 15Nous avons montrĂ© que le sens obvie de toutes les Ɠuvres d’Hopil rĂ©vĂ©lait chez lui un univers gĂ©ocentrique, sans surprise aucune, notamment Ă  l’ñge des condamnations de GalilĂ©e 1616 et 1633. Pourtant, au sein des mĂ©ditations d’Hopil, la terre est en permanence dĂ©valorisĂ©e, tandis que le soleil divin apparaĂźt central. En effet, par opposition au centre physique et mortel » du monde visible qu’est la terre, le Dieu trinitaire est le vĂ©ritable centre, rĂ©el et ontologique, du cosmos invisible, ou bien de l’ñme54. Sa providence est reprĂ©sentĂ©e en particulier par l’image saisissante d’un Ɠil qui envisage tout depuis le centre de la sphĂšre des temps55, depuis le point immobile de l’éternitĂ©. 56 OC, fol. 57b. Et comme si nostre Ɠil estoit fixe au milieuD’un globe transparent, il pourroit de ce lieuLe contenu du rond voir d’une seule veuĂ« Ainsi le souverain qui tout sçait et tout voit,En son Ă©ternitĂ© tout ensemble apperçoitLes trois pieces du temps, d’une Ɠillade incognuĂ«56. 57 DV p. 86 l’ñme obscure Ă©toile adorant le soleil divin. 16Or, en mĂȘme temps qu’il est centre, le Dieu trinitaire est aussi lumiĂšre et soleil57; et tout ce qui gravite autour de lui dans l’hypercosmos, et en premier lieu les Anges, est nommĂ© monde ou Ă©toile. 58 DES, cant. 90, str. 7, p. 312. Je vois cent mille esprits les mystiques Étoiles,Adorant le Soleil qu’ils contemplent sans voiles,Ne le comprendre pas58. 59 P. de BĂ©rulle, Discours de l’état et des grandeurs de JĂ©sus, Ă©d. M. Join-Lambert et R. Lescot, ƒuvr ... 60 Florent libral, Le Soleil cachĂ©, premiĂšre partie Eudoxe contre GalilĂ©e ». 61 Fernand Hallyn, La structure poĂ©tique du monde Copernic, Kepler, Paris, Seuil, 1987, p. 50. 62 HĂ©lĂšne Tuzet, Le Cosmos et l’imagination, Paris, Corti, 1965, p. 27. 17On pourrait conclure de la concordance de ces deux rĂ©seaux d’images, le centre solaire et le firmament angĂ©lique, Ă  la reprise du modĂšle d’un cosmos clos construit autour d’un soleil central Ă  savoir, celui que dĂ©fendent prĂ©cisĂ©ment Nicolas Copernic et Ă  sa suite, Kepler et GalilĂ©e. Il ne faudrait pas croire qu’Hopil est isolĂ© dans cette opposition entre un gĂ©ocentrisme physique et un hĂ©liocentrisme symbolique. Pierre de BĂ©rulle, tout en dĂ©valorisant la thĂ©orie de Copernic, a esquissĂ©, dans un passage cĂ©lĂšbre des États de JĂ©sus, une rĂ©cupĂ©ration symbolique du soleil central pour exprimer sa propre version d’une spiritualitĂ© christocentique JĂ©sus, soleil des esprits, ne peut ĂȘtre qu’au centre de la vie spirituelle59. Cette Ɠuvre parut en 1623, soit quelques annĂ©es avant les Ɠuvres de maturitĂ© d’Hopil, moment oĂč la frĂ©quence de l’image solaire notamment dans les Divins eslancemens atteint parfois une rĂ©currence obsessionnelle, dans la poĂ©sie comme dans les sermons60. Ainsi, il faut croire que, lĂ  aussi, Hopil n’est pas original, et lit ou rĂ©cupĂšre simplement l’astronome polonais de la mĂȘme maniĂšre que les autres esprits religieux de son temps, selon une modalitĂ© de lecture inaugurĂ©e par l’épĂźtre liminaire d’Andreas Osiander Ă  l’édition du De Revolutionibus de 154361. Quant Ă  savoir comment une symbolique hĂ©liocentrique peut s’accorder avec une acceptation du gĂ©ocentrisme sur le plan physique, nous pensons qu’aucune rĂ©flexion n’est plus Ă©clairante Ă  ce sujet que celle d’HĂ©lĂšne Tuzet les hommes acceptant le cosmos ptolĂ©mĂ©en revu par le Moyen Âge devaient en effet se contenter d’un cosmos terro-, voire diablo-centrique ; il existait donc une certaine tension entre le symbole religieux et la rĂ©alitĂ© de la science. En ce sens, l’EmpyrĂ©e reprĂ©sentait, par opposition au cosmos visible, un monde parfait, oĂč la lumiĂšre divine de l’ĂȘtre se trouvait rĂ©tablie en sa centralitĂ© symbolique, alors que le soleil, image visible de la divinitĂ©, en Ă©tait privĂ©62. RĂ©fĂ©rences Ă  la pluralitĂ© des mondes et Ă  l’univers infini 63 PO, p. 9. 64 PO, p. 251. 18Si l’on donne assez facilement raison des affirmations d’allure hĂ©liocentrique sous la plume d’Hopil, il est en revanche un trait qui rĂ©siste plus Ă  l’analyse la dĂ©multiplication de l’image solaire. Ainsi dans le Parnasse des Odes, les Anges et les Ă©lus brillent plus que ne font mille soleils63 », de mĂȘme que le soleil divin plus que mille soleils luit64 » ; on lit Ă©galement dans les Divins eslancemens, Ă  propos du Christ 65 DES, cant. 59, str. 7, p. 229. Il est blanc et vermeil, la clartĂ© de sa faceDe dix mille soleils le teint brillant efface65. 66 Le Christ glorieux est dit de clartĂ© mille fois plus lumineuse que celle du Soleil » Guide spir ... 67 Par ex. Jean-Albert Belin, Les Emblemes eucharistiques, Paris, chez Pierre de Bresche, 1647, p. 202 ... 19On pourrait croire qu’il s’agit simplement d’hyperboles destinĂ©es Ă  exprimer la lumiĂšre aveuglante du divin, comme chez Puente66 ; mais cette interprĂ©tation est infirmĂ©e par deux Ă©lĂ©ments. D’abord, l’écrivain n’utilise pas le terme d’étoile, mais celui de soleil, c’est-Ă -dire d’un astre unique selon le livre de la GenĂšse 1, 14 et selon l’étymologie – plus signifiante qu’exacte – sol-solus donnĂ©e par maint prĂ©dicateur d’alors67 ; c’est donc bien qu’il multiplie le centre d’un systĂšme solaire, et non les lueurs Ă©parses de la sphĂšre des fixes. Cette pluralitĂ© d’astres laisse supposer une pluralitĂ© des mondes ; de fait, le poĂšte dĂ©cuple souvent le cosmos dans son ensemble 68 DES, cant. 17, str 1, p. 114. Cf. DES, cant. 64, str. 4, p. 242-243 Je voudrais qu’il y eĂ»t mi ... Que vois-tu dans ce vol ? plus que dix mille mondesSous trois noms est cachĂ©e une divinitĂ©68. 69 DĂ©glise, Au vol de la plume, Ă©voque la lecture de LucrĂšce par Hopil, p. 47 et 156. OM, fol. 49a, se ... 70 Nuccio Ordine, Giordano Bruno, Ronsard et la religion, prĂ©f. de J. CĂ©ard, Paris, Albin Michel, 2004 ... 20Hopil pouvait, en tant que latiniste, lire des dĂ©veloppements sur les mondes multiples dans le De rerum natura de LucrĂšce, dont les critiques ont soulignĂ© qu’il Ă©tait souvent imitĂ© de prĂšs par le poĂšte religieux, quelque surprenant que ce soit69. Se pourrait-il qu’Hopil souscrive Ă  la notion de la pluralitĂ© des mondes venue de l’AntiquitĂ© philosophique ? En thĂ©orie, c’est impossible, l’hypothĂšse ne correspondant pas Ă  l’enseignement de l’Église de son temps, et ayant Ă©tĂ© dĂ©fendue par le novateur Bruno, dont on connaĂźt les positions hostiles au christianisme et la volontĂ© de crĂ©er une religion naturelle et philosophique70. Hopil, quoique laĂŻc, affirme sa complĂšte obĂ©issance Ă  l’autoritĂ© de l’Église en toute chose pourquoi s’y opposerait-il sur ce point prĂ©cis ? 21Il y a plus Ă©trange encore. Outre la pluralitĂ© des mondes, les novateurs du xviie siĂšcle n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă  avancer l’idĂ©e d’un univers infini, sans limites dans l’espace, en s’appuyant notamment sur les Ă©crits antiques, stoĂŻciens et Ă©picuriens, mais aussi sur Nicolas de Cuse. La lettre de Descartes Ă  Chanut est particuliĂšrement rĂ©vĂ©latrice Ă  ce propos, qui articule cosmologie et spĂ©culation thĂ©ologique 71 RenĂ© Descartes, ƒuvres, Ă©d. C. Adam et P. Tannery, Paris, Vrin, 1995 1903, vol. V, p. 50-58 en l ... Je me souviens que le Cardinal de Cusa & plusieurs autres docteurs ont supposĂ© le monde infiny, sans qu’ils ayent jamais estĂ© repris de l’Eglise pour ce sujet ; au contraire, on croit que c’est honorer Dieu que de faire concevoir ses Ɠuvres fort grands71. 22Or, Hopil semble Ă  son tour Ă©voquer l’infinitĂ© de l’univers dans certains passages. En effet, s’il est vrai que mĂȘme 10 000 soleils ne font pas un monde infini, on lit en revanche sous sa plume une expression sans ambiguĂŻtĂ© 72 DES, p. 115. Si fait, voyez un peu comme elle [l’ñme] vole encoreDans le cƓur de JĂ©sus beau monde illimitĂ©,De son humanitĂ© qu’en ce verbe elle adoreElle s’envole au sein de la DivinitĂ©72. 73 Sur le monde illimitĂ© de Nicolas de Cues Alexandre KoyrĂ©, Du monde clos Ă  l’Univers infini, Paris ... 74 DES, p. 319. 75 Jean-Joseph Surin, Cantiques spirituels de l’amour divin, Ă©d. B. Papasogli, Florence, Leo S. Olschk ... 23Cette notion d’un monde non proprement infini, mais sans limites73, Ă©voque les thĂ©ories de Nicolas de Cuse, auteur prĂ©sent en filigrane au sein des Ɠuvres d’Hopil Ă  travers l’expression docte ignorance », rĂ©currente dans Les Divins eslancemens, ou encore Ă  travers le motif de la coĂŻncidence des opposĂ©s, Hopil affirmant que le fini et l’infini sont un seul point74 ». On peut penser Ă  bon droit qu’à l’instar de Jean-Joseph Surin d’aprĂšs Benedetta Papasogli75, le Parisien renvoie sciemment Ă  l’univers infini. Dieu et les espaces imaginaires 76 DE, p. 168. Nicolas de Cues, De la docte ignorance [1440], l. II, ch. 12, trad. M. de Gandillac, Pa ... 77 OC, fol. 66b. 24En rĂ©alitĂ©, Ă  bien lire les textes, cette affirmation de la pluralitĂ© des mondes doit ĂȘtre remise en contexte sous peine de contresens grave. L’infini reste pour Hopil un attribut divin ; l’image de la sphĂšre dont le centre est partout, et la circonfĂ©rence nulle part, ne dĂ©signe pas chez lui comme chez le Cusain un univers sans limites, mais bel et bien Dieu seul, comme dans la tradition mĂ©diĂ©vale issue d’Alain de Lille76. Donc, Hopil n’affirme pas que l’univers est rĂ©ellement infini dans son extension spatiale, mais qu’il s’agit seulement d’une des voies qu’aurait pu choisir la toute-puissance divine. En effet, la multiplication des mondes est frĂ©quemment frappĂ©e d’irrĂ©alitĂ© par l’emploi du subjonctif. Ainsi lit-on dans les ƒuvres chrestiennes que Dieu eust faict plus de mille mondes77 », ou encore dans les Doux vols 78 DV, p. 50, c. 10 Que Dieu est cachĂ© » l’ombre dĂ©signe la vision indirecte de Dieu. Je ne changerais pas cette ombre salutaireEt ce brouillats divinPour cent mondes trĂšs beaux oĂč la lumiĂšre claireBrillĂąt sans nulle fin78. 25D’ailleurs, un passage des Divins eslancemens le suggĂšre probablement Dieu aurait pu crĂ©er les mondes multiples et parfaits, mais ils sont restĂ©s comme Ă  l’état d’ébauche dans le verbe divin 79 DES, cant. 10, str. 3, p. 94. Lui [Dieu] qui devant le monde est lui-mĂȘme son mondeContient au verbe aimĂ© mille mondes parfaits79. 80 DES, p. 153. Voir Summa contra Gentiles I, 66 d’aprĂšs J. PlantiĂ©. 26Ailleurs, il est dit par le poĂšte qui suit en cela Thomas d’Aquin que l’omniscience divine s’étend au rien » et au non-ĂȘtre », et ainsi peut-ĂȘtre par extension Ă  ces fameux mondes possibles ou impossibles80. Quelle peut ĂȘtre l’utilitĂ© de renvoyer au motif thĂ©ologique des espaces imaginaires, s’ils sont ainsi frappĂ©s d’une irrĂ©alitĂ© totale ? On comprend que Descartes et Gassendi les utilisent en un sens particulier pour concevoir une nouvelle cosmologie fondĂ©e sur un cosmos illimitĂ©, mais tel n’est pas le dessein de notre poĂšte. Il suit plutĂŽt certains thĂ©ologiens français de son temps qui se servent des espaces imaginaires pour Ă©voquer l’infinitĂ© divine. L’univers infini est pour de tels auteurs une hypothĂšse probablement invalidĂ©e sur le plan cosmologique, mais utile sur un plan thĂ©ologique ou mĂ©ditatif. À titre de comparaison, Yves de Paris Ă©crit postĂ©rieurement Ă  notre auteur, en 1640 81 Yves de Paris Capucin, La ThĂ©ologie naturelle, t. III Des perfections de Dieu, Paris, veuve Buo ... Et quand on dit qu’il [Dieu] est dans les espaces imaginaires, c’est dire qu’il est dans son infinitĂ©, par ce qu’on ne se sçauroit imaginer d’espaces si vastes et si estendus, qui ne soient comme un petit grain comparĂ© Ă  ce monde infiny de lumieres81. 27Quant Ă  Jean-Pierre Camus, il affirme dĂšs 1609, Ă  propos des merveilles cĂ©lestes du Paradis que nul Ɠil n’a vues, associant les espaces imaginaires et la docte ignorance » en une mĂȘme pĂ©riode 82 Jean-Pierre Camus, Les Diversitez, t. II, l. VI, ch. 6 De la gloire cĂ©leste », Paris, Claude C ... Ce sont des espaces imaginaires, des grandeurs indicibles, des quantitez innombrables, des qualitez immenses, des mers profondes, des abysmes inscrutables, des gouffres innavigables, des extrĂ©mitez qui passent de bien loing toute humaine capacitĂ©, et en fin il faut qu’ils aboutissent au port de cette salutaire ignorance de Socrate, qu’ils ne sçavent autre chose sinon qu’ils n’en sçavent rien [
]82. 83 Hopil, outre les espaces imaginaires, parle aussi du temps imaginaire pour Ă©voquer l’éternitĂ© PO, ... 28Il s’agit alors de mĂ©diter les espaces imaginaires83 pour se crĂ©er une idĂ©e – toujours imparfaite – des splendeurs invisibles. Mais la source directe d’Hopil semble ĂȘtre l’un de ses livres spirituels de prĂ©dilection, La Guide de Puente, qui Ă©voque prĂ©cisĂ©ment l’extension infinie » des perfections divines, Ă  savoir la maniĂšre dont elles surpassent infiniment les perfections de toutes les crĂ©atures du monde 84 Puente, La Guide spirituelle, trad. R. Gaultier, Paris, veuve G. de la NouĂ« et D. de la NouĂ«, 1612, ... De façon qu’autant qu’il y a de perfections respandues dans toutes les creatures du monde, et d’autres millions de mondes qui soient possibles, elles se trouvent toutes en Dieu d’une maniĂšre plus Ă©minente [
]84. 29Ces rĂ©flexions du xviie siĂšcle prennent peut-ĂȘtre leur source dans une suggestion de saint Thomas d’Aquin sur les espaces imaginaires 85 Thomas d’Aquin, ThĂ©ologie contenue dans sa Somme, Paris, F. Lambert, 1670, t. I, p. 63, qu. VIII ... Et supposĂ© qu’on voulust etablir des espaces imaginaires, et des lieux infinis entre ceux qui sont creĂ©z, il faudroit necessairement que Dieu fust partout, puis qu’il n’y a rien qui puisse posseder l’estre ni exister, que par la seule volontĂ© de Dieu85. 86 [
] etiam si ponerentur infinita praeter ista quae sunt, oporteret in omnibus esse Deum [
] http/ ... 87 PO, p. 244. 88 DE, p. 259-260. 89 Catherine de GĂȘnes, TraitĂ© du Purgatoire, ch. 6, prĂ©s. Y. de Boisredon et B. Peyrous, Paris, Éd. de ... 30Notons que cette traduction du xviie siĂšcle de la Somme thĂ©ologique, quoique postĂ©rieure Ă  Hopil, comporte un verbe au subjonctif comme le texte original latin86. Ainsi, cela supposerait que dans l’écriture religieuse, la perspective thĂ©ologique pourrait mener Ă  un certain usage, soigneusement dĂ©limitĂ© par la thĂ©ologie, de la fiction et du songe dans l’apprĂ©hension des choses spirituelles. De fait, Hopil imagine Ă  plusieurs reprises des mondes impossibles pour dire la transcendance divine un firmament qui brillerait sans Ă©toiles pour dire l’ñme sans Dieu, par exemple87 ; un monde oĂč le soleil n’éclairerait qu’un seul homme, pour dire la relation unique de Dieu Ă  chaque Ăąme88. Ces passages rappellent la maniĂšre dont le corpus mystique Ă©voque l’espace intĂ©rieur de l’ñme, par exemple lorsque Catherine de GĂȘnes, en un passage souvent repris par le parisien, imagine qu’il n’est qu’un seul pain au monde pour exprimer les souffrances du Purgatoire89. III. Le cosmos, miroir insuffisant du divin 31Le thĂšme de la pluralitĂ© des mondes et de l’univers infini sert donc Ă  mettre en Ă©vidence l’infinitĂ© de l’ĂȘtre divin. Ainsi, les rĂ©fĂ©rences aux diverses conceptions cosmologiques, anciennes ou nouvelles, sont Ă©galement frappĂ©es du sceau de l’insuffisance dans le dessein impossible que l’écriture d’Hopil se fixe dire le Dieu trin’un » et sa transcendance absolue relativement Ă  toute crĂ©ation, fĂ»t-ce des mondes multiples ou un univers infini imaginĂ© pour la circonstance, ou mĂȘme relativement Ă  l’excellence angĂ©lique. Mais n’y a-t-il pas lĂ  le risque de rendre le divin inaccessible, en contradiction latente avec la thĂ©ologie tridentine, qui insiste prĂ©cisĂ©ment sur l’importance de l’Incarnation et du sacrice christique ? Hopil rĂ©pond Ă  travers la mĂ©taphore filĂ©e du regard, et notamment de la vision indirecte, l’ñme Ă©tant amenĂ©e Ă  dĂ©laisser la contemplation de Dieu dans les divers miroirs successifs du cosmos, de l’hypercosmos, pour l’envisager dans celui du verbe. Le miroir insuffisant du cosmos visible 90 DES, p. 284 32Hopil l’affirme Ă  plusieurs reprises, le cosmos visible est dans son intĂ©gralitĂ© le lieu de la prĂ©sence divine, mais il ne saurait borner Dieu90. Cette limitation essentielle du cosmos se lit sous la forme de jeux de regard mĂ©taphoriques. Ainsi dans les Cantiques l’image de la tour du Liban sert Ă  91 DE, p. 352. nous faire entendre que l’ñme doit tousjours avoir les yeux de son entendement, et ses pensĂ©es et ses affections eslevĂ©es et tendues au paradis des dĂ©lices, qui est le vray Liban de l’éternitĂ© [
]91. 92 Pierre Hadot, N’oublie pas de vivre. Goethe et la tradition des exercices spirituels, Paris, A. Mic ... 93 DES, p. 86. 94 OC, fol. 126a. 95 DV, p. 93. 96 DES, p. 290 monde cĂ©leste ombre et atome ; OC, fol. 13b cosmos atome ; OC, fol. 91b toute la f ... 33Selon l’antique image de la skopia, tour de guet ou montagne Ă©levĂ©e92, le regard lancĂ© de la Terre vers l’EmpyrĂ©e se renverse en regard d’en haut sur la vanitĂ© de notre monde93. Mais l’insuffisance du cosmos se lit avant tout dans le caractĂšre dĂ©fectueux des analogies du divin qui en sont tirĂ©es, par exemple celle du soleil. Ainsi, par opposition au soleil matĂ©riel, Dieu est dit le vray soleil94 ». Dans les Doux Vols, Hopil corrige mĂȘme le Ps 18 dans la Vulgate In sole posuit tabernaculum suum, v. 6 le tabernacle divin n’est pas le soleil visible mais le soleil du soleil95 » cachĂ© dans l’EmpyrĂ©e. Ainsi, la nature apprend peu sur la Cause premiĂšre, en raison de la disproportion ontologique majeure entre le CrĂ©ateur et le créé, qui n’est qu’ atome », ombre » ou point » au regard de Dieu, selon des mĂ©taphores pointues chĂšres au poĂšte96. Car pour l’ñme assoiffĂ©e d’infini, Dieu ne semble ĂȘtre nulle part dans le monde sensible, Ă©crit Hopil en glosant le Cantique oĂč l’Épouse cherche vainement la trace de son Époux divin dans les espaces cĂ©lestes, en des accents presque pascaliens dĂ©jĂ  97 DE, p. 229. Nous pouvons dire aussi que l’espouse fait une recherche de l’espoux par les chemins, voyes et sentiers des vivans, par les voyes spacieuses de l’air, par la rĂ©gion Ă©thĂ©rĂ©e, et par les grandes places et campagnes cĂ©lestes, et dit qu’elle ne l’y a point trouvĂ©97. 98 Ibid. 34Ainsi, il se trouve ailleurs que dans le monde98 », et semble mĂȘme avoir dĂ©sertĂ© le firmament, si beau pourtant aux yeux des mortels 99 OC, fol. 51b. HĂ©las ! ou estois-tu lumiere inaccessibleJe contemplois les cieux, et ne te pouvois voir,Car l’homme est incapable, en ce monde visibleD’une flamme si pure, et d’un si haut savoir99. 100 OC, fol. 91 b. 101 Le Soleil cachĂ©, p. 22-26. 102 Guide spirituelle, III, 5, p. 364. 103 DES, p. 117 Cent mondes ne sont rien pour mon Ăąme sans vous. » 35En somme, un constat paradoxal se confirme au cours des annĂ©es mĂȘme dans les ƒuvres chrestiennes de 1604 qui faisaient du monde cĂ©leste le miroir de la splendeur divine, ce miroir est bien imparfait, voire un miroir racourcy100 ». Un monde clos ne saurait borner l’Absolu. Bien sĂ»r, il faut mettre ceci en perspective avec d’autres passages qui affirment l’immanence du divin dans le monde, mais l’expression exaspĂ©rĂ©e de la transcendance domine parfois chez Hopil. Sans doute Ă  son Ă©poque la pensĂ©e analogique, qui avait traversĂ© le Moyen Âge et toute une partie de la Renaissance, se trouve dans une crise durable, due aux bouleversements du savoir101. Mais surtout, selon Puente, si la premiĂšre marche de la contemplation consiste en la mĂ©ditation des crĂ©atures, la seconde rĂ©side dans leur dĂ©pouillement, propre Ă  la via negativa102. Et une des voies de la nĂ©gation serait peut-ĂȘtre l’illimitation un seul monde ne pouvant reprĂ©senter Dieu, dix mille n’en donnent-ils pas une idĂ©e un peu moins inexacte ? Mais mĂȘme tant de mondes ne fournissent pas la mesure de l’infini103
 De l’hypercosmos Ă  la fine pointe de l’ñme 104 Leonardus Lessius, De Summo bono, p. 517-518. 105 Des Noms divins, dans Les ƒuvres du divin St Denys, trad. J. Goulu, Paris, A. Taupinart, ... 106 DV, p. 126. 36On pourrait croire que l’hypercosmos, rĂ©sidence des crĂ©atures angĂ©liques, est davantage baignĂ© par la prĂ©sence divine Hopil, en accord avec les thĂ©ologiens de son temps, pense que Dieu est partout, mais qu’il a une prĂ©sence particuliĂšre aux cieux104. Reprenant Denys l’ArĂ©opagite105, Hopil indique que les anges, en particuliers les ChĂ©rubins et les SĂ©raphins, sont des miroirs d’excellence oĂč l’ñme contemple le divin, voire ceux qui entrouvrent Ă  l’ñme le voile du Sancta, ou encore de la tente divine106 ; ils sont mĂȘme un miroir plus rĂ©vĂ©lateur que celui du monde, ou de la foi 107 DES, cant. 11, str. 10, p. 98. Ce miroir est obscur, mais un Ange cĂ©lesteDans un plus beau miroir cet objet manifesteDe la Trin’UnitĂ©107. 108 PO, p. 60. 37Pourtant, l’ange lui-mĂȘme, en dĂ©pit de son excellence et de sa sollicitude pour l’ñme humaine, est encore une crĂ©ature et ne suffit pas Ă  la quĂȘte exaspĂ©rĂ©e de Dieu. D’abord parce que comparĂ© Ă  l’homme, l’Ange est inconcevablement supĂ©rieur, mais que face au divin, il n’est rien108. En outre, sur un plan subjectif, la connaissance de l’ange est encore imparfaite le SĂ©raphin lui-mĂȘme ne peut monter Ă  la montagne de la divine unitĂ© cachĂ©e derriĂšre la TrinitĂ© des personnes, si l’on en croit les Divins eslancemens. 109 DES, cant. 68, str. 10, p. 253. Voyez-vous sur un mont qui grandement surmonteLe mont le plus hautainLes trois qui ne sont qu’un, saint mont auquel ne monteMĂȘme le SĂ©raphin109 ? 110 Pierre de BĂ©rulle, L’élĂ©vation sur sainte Madeleine [1627], prĂ©s. J. Beaude, dans coll., Marie Made ... 38Ainsi, l’Ange lui-mĂȘme ne saurait s’élever jusqu’aux ultimes secrets de Dieu. Ce thĂšme rĂ©current est reliĂ© Ă  la figure de Marie-Madeleine. En 1629, Hopil renvoie Ă  l’épisode de son arrivĂ©e au Tombeau aprĂšs la rĂ©surrection, oĂč elle ne semble guĂšre prĂȘter attention aux envoyĂ©s divins ce que souligne Ă©galement dĂšs 1627 Pierre de BĂ©rulle dans son ÉlĂ©vation sur Marie-Madeleine110 111 DV, p. 117. Madeleine cherchant son Dieu, mĂ©prise mĂȘmeDes Anges le discours,Disant, avez-vous vu celui que mon cƓur aimeJĂ©sus-Christ mes amours111 ? 39MĂȘme, le poĂšte suggĂšre que ravie au Cieux pendant trente ans, depuis sa retraite Ă  la Sainte-Baume au dĂ©sert de Marseille », elle aime autant que le SĂ©raphin, et peut-ĂȘtre davantage. Il s’adresse Ă  elle en ces termes 112 DES, p. 100-101. Par les Anges sept fois le jour Ă©tant ravieAu chƓur des SĂ©raphins vous ne trouviez la vie,Mais dans la TrinitĂ©112. 113 BĂ©rulle, L’élĂ©vation sur sainte Madeleine, p. 62 quel degrĂ© entre les anges, entre les sĂ©raphi ... 114 C’est-Ă -dire, la personnalitĂ© littĂ©raire que se forge le poĂšte en Ă©crivant. 40Encore une fois, Hopil est trĂšs proche d’un passage de BĂ©rulle sur le mĂȘme sujet113. Or, quand il tente d’apprĂ©hender la transcendance divine par elle-mĂȘme, le sujet lyrique114 se trouve parfois conduit Ă  imiter cette indiffĂ©rence magdalĂ©enne 115 DV, p. 159, et aussi DV, p. 161 et DE, p. 159. Je n’aime pas la terre, et le Ciel mĂȘme et l’AngeMe sont indiffĂ©rents en tout temps et tout lieu115. 116 DES, p. 172. 117 Belin, La Conversation intĂ©rieure, p. 180. 118 Nous remercions vivement Anne-Elisabeth Spica des Ă©claircissements qu’elle nous a donnĂ©s sur ce poi ... 41En somme, Hopil insiste sur le caractĂšre finalement secret de l’essence divine d’oĂč l’image frappante du vol de Dieu surplombant toutes les crĂ©atures, y compris angĂ©liques116. D’aprĂšs la lecture allĂ©gorique du Cantique des Cantiques, c’est aussi l’image du roi se communiquant Ă  sa cour » cĂ©leste les Anges, puis se renfermant dans son cabinet », lieu de l’expĂ©rience mystique singuliĂšre de l’inconnaissance117. Ainsi, ce ne serait pas au sens propre l’hypercosmos qui serait le lieu de l’expĂ©rience spirituelle, mais l’ñme humaine elle-mĂȘme, dans le secret de sa relation intime au divin118. Toute image cosmique s’effacerait alors au profit de ce lieu mystĂ©rieux de l’intĂ©rioritĂ© humaine. Le Cantique XXII des Doux vols, intitulĂ© Du Cachot divin », en offre la confirmation. Ce cachot cĂ©leste » n’est pas encore le ciel, mais on y sent dĂ©jĂ  par anticipation la flamme du cĂ©leste sĂ©jour » Je vous vois sans vous voir, je ne vous vois encoreComme on vous voit aux Cieux,Mais au prix des mondains je vous vois et j’adoreD’un Ɠil mystĂ©rieux. 119 DV, p. 85-86. Quel est cet Ɠil divin ? Est-ce point la prunelleDe la cĂ©leste foi ?Ou le sommet de l’ñme oĂč mon Dieu se rĂ©vĂšlePour me tirer Ă  soi119 ? 120 La Nuit obscure, II, 17, trad. Marie du St-Sacrement, Ă©d. D. Poirot, Paris, Cerf, 2004, p. 1028. 121 Voir Bourgeois, ThĂ©ologies poĂ©tiques, p. 524 ; DĂ©glise, Au vol de la plume, p. 344 ; Mino Bergamo, ... 122 DE, p. 136 et 140. 42Il est donc un point oĂč l’expĂ©rience contemplative, atteignant Ă  l’ineffable, ne peut plus ĂȘtre exprimĂ©e elle-mĂȘme par une image issue de l’hypercosmos, mais simplement par le rapprochement synthĂ©tique opĂ©rĂ© par Hopil entre plusieurs vocables de la tradition mystique la cachette ou la retraite tĂ©nĂ©breuse latibulum de Dieu selon le Ps 17, 12 commentĂ© par Jean de la Croix120, le sommet de l’ñme » apex mentis de la mystique rhĂ©no-flamande121, ou encore, dans d’autres textes, le cabinet122 » de l’Époux dans le Cantique des Cantiques. C’est le lieu d’une union mystique, d’une vision sans vision qui n’est pas encore la vision bĂ©atifique comme on vous voit aux Cieux », mais qui surpasse dĂ©jĂ  infiniment l’aveuglement des mondains ». Le Verbe incarnĂ©, chemin vers la transcendance divine 123 DV, p. 46 et 48. 124 DV, p. 166 le vol ne parvient pas jusqu’à la TrinitĂ© ; p. 169 voler sans ailes ; DES, p. 252 Ăą ... 125 DV, p. 50 cachot » ; DV, p. 84 lumiĂšre et ombre mĂȘlĂ©es du cachot divin ; p. 85 cachot lumin ... 126 Lieu sans lieu DV, p. 144 ; DES, p. 93 PlantiĂ© renvoie dans la n. 66 aux Noms divins, Ă©d. J. Gou ... 127 DES, p. 94. 43Divers critiques n’ont cessĂ© en effet de souligner chez Hopil cet appel absolu de la transcendance et de l’abstraction, cette omniprĂ©sence de la thĂ©ologie nĂ©gative dans les Ɠuvres de la maturitĂ©. Hopil martĂšle que mĂȘme les plus grands voyants n’ont jamais vu Dieu123. L’autre image du lien entre l’ñme et Dieu, Ă  savoir le vol, est Ă©galement frappĂ©e par cette tendance nĂ©gatrice les ailes de l’ñme sont rognĂ©es ou dĂ©chirĂ©es Ă  l’approche de la transcendance divine124. Si les images du cachot125 et du cabinet pour dire le lieu de Dieu » ne sont sans doute pas Ă  prendre de maniĂšre littĂ©rale – Hopil affirmant par ailleurs avec saint Augustin que Dieu n’a pas de lieu propre, mais qu’il est partout, en un lieu sans lieu »126 – elles suggĂšrent en revanche la transcendance divine telle que l’esprit peut la concevoir, en-dehors de tout rapport avec le créé. Ainsi selon nous doivent ĂȘtre compris les Ă©noncĂ©s paradoxaux selon lesquels Dieu est lui-mĂȘme son monde127 », et qui rappellent certaines formulations de Pierre de BĂ©rulle 128 Pierre de BĂ©rulle, Discours, p. 233, disc. VI De la Communication de Dieu en ce mystĂšre » cit ... Et c’est imagination que de vouloir loger Dieu en des espaces imaginaires, sa grandeur mĂ©rite un meilleur sĂ©jour et rien n’est digne de lui-mĂȘme, et il est lui-mĂȘme Ă  soi-mĂȘme son lieu128. 129 Puente, Guide spirituelle, p. 367. 44On peut aussi penser Ă  Puente, appelant Ă  contempler Dieu tel qu’il Ă©tait avant la crĂ©ation du monde, estendu et diffus par des espaces infinis que nous imaginons, d’oĂč il pouvoit crĂ©er des mondes infinis129 ». En particulier, ce sur quoi bute principalement l’intelligence humaine dans sa perception du divin, c’est le paradoxe trinitaire, absolument indĂ©passable, sur lequel brodent les cent cantiques des Divins eslancemens en leur grandiose monotonie comment concevoir qu’un est trois, et que trois est un ? Les images issues du cosmos ne seraient alors plus alors d’aucune utilitĂ©. 130 Sans doute une influence de Puente, d’aprĂšs Bourgeois, ThĂ©ologies poĂ©tiques, p. 531. 45Il serait ainsi tentant de voir chez Hopil une spiritualitĂ© purement abstraite, en se fondant sur les seuls Divins eslancemens ; mais ces derniers, comme les autres recueils du poĂšte, en particulier les Douces extases et les Doux vols, permettent de nuancer ce point de vue par trop caricatural. Il apparaĂźt, Ă  lire ces Ɠuvres, que, si la contemplation par l’intelligence seule est sans issue en cette vie, la recherche amoureuse de Dieu130 aboutit Ă  une vision sans vision » Ă  travers le verbe 131 DV, p. 64. Cf. DE, Cantiques, p. 435. Je ne vois pas mon Dieu, ni ne dĂ©sire pasLe voir en sa lumiĂšre,Je le vois seulement dans un divin brouillatsPar la claire verriĂšreDe mon trĂšs cher Époux, ce verbe glorieuxIllumine mes yeux131. 132 PO, p. 65. Cf. DES, p. 135. Ce trĂšs-beau miroir supresmeOĂč je te vyEst ton humanitĂ© mesmeOĂč ravyMon cƓur ne pouvoit rien direQue Jesus,En respirant je l’admireEt ne suis plus132. 133 Florent Libral, Entre similitudes et mĂ©taphores. Amplification et optique dans la prĂ©dication en ... 134 DV, p. 72. 135 Puente, Expositio moralis in Canticum canticorum, Paris, Denys de la NoĂŒe, 1622, col. 1045 sq., l. ... 46Dans ces passages aussi divers que convergents, Hopil Ă©labore une optique du verbe incarnĂ©133 » qui renvoie autant aux sources bibliques notamment Hb 1, 3 qu’à une science qui passionne alors presque autant les esprits religieux que les scientifiques ; que ce soit par rĂ©flexion miroir ou rĂ©fraction verriĂšre, le verbe est le moyen de la vision indirecte du divin impossible sans lui. En un sens proche joue l’image de l’ñme Épouse qui s’endort au cĂŽtĂ© de l’Époux christique, absorbĂ©e dans la contemplation. Ce cĂŽtĂ© du Christ est le lieu mĂȘme de la vision134. Faisant Ă©cho Ă  Luis de la Puente, qui prĂ©cise nettement que le souvenir de l’humanitĂ© christique est prĂ©sent dans les Ă©tats les plus Ă©levĂ©s de la contemplation135 et Ă©voquant – sur ce point prĂ©cis – la spiritualitĂ© ibĂ©rique plutĂŽt que la tradition flamande, Hopil dĂ©crit dans un passage superbe des Douces extases commentant Ct 8, 5 la maniĂšre dont l’ñme termine son vol interrompu jusqu’au Paradis, non par ses propres forces, mais soutenue par le Christ 136 DE, p. 377. Regardez comme elle monte lĂ©gĂšrement au Ciel, pource qu’elle est appuyĂ©e sur JĂ©sus-Christ. Sans cela le cƓur lui faudroit en ce divin voyage. Elle est appuyĂ©e sur les mĂ©rites de son sang prĂ©cieux, sur les mĂ©rites de sa mort et de sa rĂ©surrection glorieuse136. 137 ME, p. 71. 138 DĂ©glise, Au vol de la plume, p. 82. 139 DES, p. 218. 140 DES, p. 188. 47On peut Ă©galement Ă©voquer l’image convergente de l’aigle divin qui achemine l’ñme au Ciel dans les MĂ©ditations137. MĂȘme dans Les Divins eslancemens, l’Ɠuvre qui semble apparemment la plus abstraite, et celle oĂč le nom du Christ incarnĂ© s’efface le plus souvent au profit de la deuxiĂšme personne de la TrinitĂ©138, le poĂšte prĂ©cise nettement que ce n’est que par l’Ɠil cristallin du verbe139 » que l’ñme peut espĂ©rer un jour voir son crĂ©ateur le verbe devient ainsi le pont de paradis reliant la Terre et le Ciel140. Ainsi, quand toute image cosmique ou hyper-cosmique dĂ©faut dans l’extase, c’est le corps du Christ lui-mĂȘme qui devient l’espace ouvrant Ă  la contemplation, comme le souligne justement Pierre Bruchez 141 Pierre Bruchez, D’ombre et de lumiĂšre
 La poĂ©sie de Claude Hopil parisien Suite », Échos de Sa ... La personne du Christ est parcourue comme un vivant espace gĂ©ographique oĂč l’ñme bĂątit, de son dĂ©sir d’éternitĂ©, une demeure de repos, d’un repos qui ne se confond pas avec l’absence pure et simple de mouvement, avec l’inertie ou la passivitĂ©141. 142 Du rien je m’achemine aux pieds de JĂ©sus-Christ, / Des pieds Ă  son cĂŽtĂ© oĂč je reçois l’esprit » ... 143 DE, p. 163. 144 Ap 8, 1 ; DES, cant. 8 et 21. Cf. Puente, Guide spirituelle, p. 340. 145 DV, cant. 17 ; puente, Guide spirituelle, 342. 48Il est souvent question, dans cette poĂ©sie rĂ©putĂ©e abstraite, de corps les pieds », le cĂŽtĂ© », le lit142 » du Christ. En particulier, le cĂŽtĂ© du Christ est identifiĂ©, dans les Douces extases, aux trous de la pierre » Ct 2, 14 oĂč niche l’ñme-colombe. Or il ne s’agit pas lĂ  d’une abstraction mĂ©taphysique, mais bien du costĂ© percĂ© du fer d’une lance143 » du crucifiĂ©. De ce flanc du Christ, l’ñme est alors conduite dans la contemplation ineffable et sans image, reprĂ©sentĂ©e par le silence d’une demi-heure144 » de l’Apocalypse ou encore le sommeil de l’ñme, figure de sa quiĂ©tude spirituelle145 ». Et Ă  bien lire l’ensemble des Ɠuvres du Parisien, le verbe incarnĂ© relie les quatre niveaux de rĂ©alitĂ© qu’évoque d’ordinaire Hopil prĂ©sent dans la TrinitĂ© monde archĂ©type, il a vĂ©cu sur Terre et y agit monde visible, est en mĂȘme temps le sacrificateur du Temple Ă©ternel monde cĂ©leste, et l’Époux qui s’adresse Ă  l’ñme en son cƓur, lui permettant d’entrevoir le mystĂšre trinitaire monde intĂ©rieur. En somme, le Christ incarnĂ© est la clĂ© de voĂ»te de la cosmologie et de la psychologie de l’auteur, le point unique par lequel s’ordonne l’anamorphose de tout ce qui est. ⁂ 49L’Ɠuvre d’Hopil, dĂ©routante par ses images multiples et polysĂ©miques, prĂ©sente de multiples chausses-trappes pour le lecteur. Hopil n’est pas tant un thĂ©ologien de mĂ©tier, qu’un poĂšte thĂ©ologien et biblique. Il est difficile de tirer des concepts prĂ©cis des mĂ©taphores pointues » telles que les affectionnait son temps, et nous ne prĂ©tendons point en avoir Ă©puisĂ© la richesse. Pourtant, cette Ă©tude met en Ă©vidence un fait important Hopil n’expose pas des conceptions cosmologiques, il les utilise poĂ©tiquement pour dĂ©crire par images interposĂ©es une expĂ©rience contemplative. Celle-ci part de la mĂ©ditation des crĂ©atures pour arriver Ă  la contemplation de la TrinitĂ© Ă  travers le verbe. En fait, l’écriture tire des images du cosmos, puis s’en dĂ©pouille ensuite dans une abstraction croissante. Dans un premier temps, l’ordre harmonique qui rĂšgne dans le cosmos clos et l’hypercosmos permet d’admirer la providence divine dans ses Ɠuvres. Pourtant, l’ñme doit ensuite, par la voie de la thĂ©ologie nĂ©gative, s’affranchir du monde pour saisir Dieu en lui-mĂȘme c’est ainsi que l’image du soleil et du cosmos est dĂ©multipliĂ©e, les mondes pluriels ou infinis permettant de se reprĂ©senter l’infinitĂ© divine. S’étant abstraite de toutes les crĂ©atures et initiĂ©e Ă  l’infini, l’ñme dĂ©couvre alors que les images cosmiques, de mĂȘme que leur nĂ©gation, ne peuvent percer le mystĂšre de la TrinitĂ©, qui va bien au-delĂ  de toute analogie créée et de toute comprĂ©hension rationnelle ; c’est alors qu’elle doit s’abandonner Ă  la quĂȘte amoureuse du Christ, qui seule ouvre la voie Ă  la parfaite contemplation, Ă  travers la grĂące de l’élection. La contemplation qui s’ensuit, absorbant l’ñme dans le mystĂšre trinitaire, est au contraire dĂ©nuĂ©e de toute image, et ne peut ĂȘtre signifiĂ©e que par le silence, le sommeil ou l’obscuritĂ© de ce cachot de l’ñme, ni le monde visible, ni le monde invisible ne peuvent plus fournir la moindre approximation. 146 DES, p. 115. 147 Belin, La Conversation intĂ©rieure, p. 181 Une nĂ©cessaire substitution doit donc se produire, c ... 50On voit que si la contemplation chez Hopil utilise la cosmologie pour dĂ©passer le cosmos, elle aboutit surtout Ă  faire du verbe incarnĂ© le lien entre le créé et l’incréé. Pour Hopil en effet, le cƓur du Christ est le monde illimitĂ©146 », le vĂ©ritable univers infini qui ouvre Ă  l’absolu. C’est sans doute pour cela qu’Hopil a des accents mystiques plus que thĂ©ologiques, supposant une primautĂ© de l’amour sur la connaissance rationnelle, en cette vie du moins147. Hopil annonce la dĂ©votion au cƓur de JĂ©sus, amenĂ©e Ă  se dĂ©velopper au cours du siĂšcle avec Marguerite-Marie Alacoque. Peut-ĂȘtre faut-il prolonger cette vue en Ă©tudiant de plus prĂšs l’empreinte des mystiques fĂ©minines lues par le poĂšte et qui dĂ©veloppent le thĂšme, comme Angela de Foligno ou encore Catherine de Sienne, sous l’égide de laquelle il met un important recueil. À cet abĂźme du cƓur divin rĂ©pond celui du cƓur humain, que mille mondes ne peuvent contenter 148 DES, cant. 12, str. 3, p. 99. Si j’avais dans mon cƓur tous les trois chƓurs des Anges,Tout ce rond Univers et cent mondes Ă©trangesMon cƓur dirait toujours HĂ©las ! de faim je meurs148. 51C’est dans ce vertige de la rencontre d’un amour divin et d’un dĂ©sir humain, que rĂ©side l’une des plus grandes beautĂ©s spirituelles de la poĂ©sie d’Hopil. Haut de page Annexe Liste des Ɠuvres de Claude Hopil et abrĂ©viations Les rĂ©fĂ©rences indiquĂ©es en notes renvoient Ă  l’édition originale de l’Ɠuvre, sauf pour ME et DE Ă©dition Peyroche d’Arnaud, DES Ă©dition PlantiĂ© et DV Ă©dition Streicher. OM Les ƒuvres chrestiennes de Claude Hopil Parisien, avec un Meslange de PoĂ«sie, Paris, Matthieu Guillemot, 1603. OC Les ƒuvres chrestiennes de Claude Hopil Parisien, Lyon, Thibaud Ancelin, 1604. ME MĂ©ditations sur le Cantique des Cantiques de Salomon, manuscrit autographe, circa 1620 collection privĂ©e.Édition critique de Guillaume Peyroche d’Arnaud, dans MĂ©ditations sur le Cantique des Cantiques. Les Douces extases de l’ñme spirituelle, GenĂšve, Droz, 2000. DE Les Douces Extases de l’ñme spirituelle, Paris, SĂ©bastien HurĂ©, critique de Guillaume Peyroche d’Arnaud, ibid. DES Les Divins Eslancemens d’amour, exprimĂ©s en cinquante cantiques spirituels composez en l’honneur de la tressaincte TrinitĂ©, Paris, SĂ©bastien HurĂ©, Divins Eslancemens d’amour, exprimĂ©s en cent cantiques spirituels faicts en l’honneur de la TrĂšs-saincte TrinitĂ©, Avec les Celestes Flammes de l’Espouse Saincte et Cantiques de la vie admirable de saincte Catherine de Sienne de l’Ordre S. Dominique, Paris, SĂ©bastien HurĂ©, critique de Jacqueline PlantiĂ©, Paris, Champion, critique de François Bouchet, Grenoble, JĂ©rĂŽme Millon, 2001. DV Les Doux vols de l’ñme amoureuse de JĂ©sus, exprimez en cinquante cantiques spirituels, Paris, Jean Jost, critique de FrĂ©dĂ©ric Streicher, Grenoble, JĂ©rĂŽme Millon, 2015. CV La Couronne de la Vierge Marie composĂ©e de douze Ă©toiles, Paris, SĂ©bastien HurĂ©, 1629. PO Le Parnasse des Odes, ou chansons spirituelles accomodĂ©es aux airs de ce temps, Paris, SĂ©bastien HurĂ©, 1633. Haut de page Notes 1 Lire notamment sur le poĂšte liste non exhaustive, limitĂ©e aux ouvrages post 1990 Anne Mantero, La Muse thĂ©ologienne 1629-1680, Berlin, Duncker und Humblot, 1995 ; MichĂšle clĂ©ment, Une poĂ©tique de crise poĂštes baroques et mystiques, Paris, Champion, 1996 ; Christian Belin, La Conversation intĂ©rieure. La mĂ©ditation en France au xviie siĂšcle, Paris, Champion, 2002, p. 173-186 ; Christophe Bourgeois, ThĂ©ologies poĂ©tiques de l’ñge baroque, Paris, Champion, 2006, p. 521-554. Surtout, consulter la belle monographie de Catherine DĂ©glise, Au vol de la plume. PoĂ©tique de Claude Hopil, Besançon, de Franche-ComtĂ©, 2008. Nous remercions chaleureusement Françoise Vinel et Isabel Irribaren d’accueillir ici les rĂ©sultats de cette enquĂȘte de longue haleine. 2 Voir l’annexe pour la liste des Ɠuvres de l’auteur et les abrĂ©viations utilisĂ©es pour les dĂ©signer. 3 Sur la question complexe des sources, lire la prĂ©cieuse introduction de Guillaume peyroche d’Arnaud Ă  son Ă©dition et DĂ©glise, Au vol de la plume, p. 65. Le prĂ©sent travail, plutĂŽt que de fournir une monographie sur les sources de la cosmologie du poĂšte, met en Ă©vidence sa cohĂ©rence interne, notamment au regard des sources bibliques. 4 DES, cant. 11, p. 96. 5 DES, p. 179 machine ronde » ; DES, p. 284 maison en voĂ»te. 6 ME, p. 45. 7 PO, p. 238. 8 DES, p. 257-258. 9 Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique, Paris, Vrin, 1977. 10 OC, fol. 49b. 11 OC, À son Luth, Ode XX, fol. 146b. 12 Florent Libral, Le Soleil cachĂ©. RhĂ©torique sacrĂ©e et optique au xviie siĂšcle en France, Paris, Classiques Garnier, 2016, p. 35. 13 Luis de la Puente, La Guide spirituelle, III, 4, Paris, Vve G. de La NouĂ« et D. de La NouĂ«, 1612 ; Robert Bellarmin, L’escalier spirituel portant Ă  Dieu par les marches des crĂ©atures, Lyon, P. Rigaud, 1616. 14 PO, p. 167 Ă©chelle des crĂ©atures. 15 DĂ©glise, Au vol de la plume, p. 108. 16 DES, cant. 80, str. 3, p. 284. 17 PO, p. 238. 18 DE, p. 446. 19 Ap 21, 1 ; DE, p. 445 ; DES, p. 11 ; cf. DES, p. 116. 20 Ap 22, 1 ; DES, p. 71 ; DE, p. 121 ; p. 447. 21 Ces eaux supĂ©rieures sont d’ailleurs diversement interprĂ©tĂ©es par Hopil, tantĂŽt comme le ciel cristallin englobant le monde OC, fol. 102a ce globe environnĂ© de l’onde », tantĂŽt comme renvoyant aux ChĂ©rubins par opposition aux SĂ©raphins, symbolisĂ©s par le feu DV, p. 77 et 154. 22 DE, p. 419. 23 OC, fol. 38b. DES, p. 290. 24 LĂ©onard Lessius, De Summo bono et aeterna beatitudine, Anvers, ex Officina Platiniana, 1616 ; Athanase Kircher, Iter extaticum cƓleste [1656], Ă©dition, scholies et prĂ©faces de G. Schott, WĂŒrzburg, Sumptibus Johannis Andreae Endteri et Wolfgangi junioris HĂŠredum, 1671. 25 Luis de la Puente, Guide spirituelle, p. 376 de la contemplation de Dieu Ăšs plus hautes Ɠuvres qu’il faict au ciel EmpyrĂ©e ». 26 On trouve pourtant dĂšs 1603 la pĂ©riphrase voulte flambante » qui pourrait y faire rĂ©fĂ©rence OM, fol 31a. 27 DV, p. 148 EmpyrĂ©e comme flamme amoureuse ; DE, p. 455 EmpyrĂ©e de l’amour, feu et dilection. 28 Nous renvoyons Ă  l’article d’Isabel Irribaren dans ce mĂȘme numĂ©ro. 29 Chambre de l’épouse DE, p. 289 ; 3e Ciel DES, p. 201. 30 DES, p. 195. 31 DES, p. 134. 32 DES, p. 151. 33 Lessius, De Summo bono, p. 527 
existimo, fore ibi aliquod corpus spirabile instar aĂ«r, et auram quandam caelestem
 ». DV, p. 67, Ă©voque l’air mystĂ©rieux ». 34 DES, p. 258. 35 DV, p. 106 Vierge. 36 DES, p. 227-228. 37 DV, p. 112 trĂŽne divin bordĂ© de nuages ; OC, fol. 25b trĂŽne dorĂ©, sans nuages ; DV, p. 127 TrĂŽne d’Or. 38 DES, p. 111 Dieu dans le char divin Ez 1, 4 ; 1, 29. 39 Claude Carozzi, Le Voyage de l’ñme dans l’au-delĂ  d’aprĂšs la littĂ©rature latine ve-xiiie siĂšcle, Roma, École Française de Rome, 1994. 40 Dans la vie de Catherine de Sienne par Raymond de Capoue trad. J. Blancone, Lyon, 1615, la contemplation est appelĂ©e arres du paradis » fol. 134b. DV, p. 40 l’esprit ignore s’il est au Ciel ou sur la Terre dans l’extase. DV, p. 73 le paradis est l’amour dĂ©vorant, dans lequel l’ñme se transporte par l’extase. 41 DE p. 454 le Paradis est aimer Dieu. DV, p. 110 JĂ©sus est le Paradis. 42 Jean Delumeau, Une histoire du Paradis, t. III Que reste-t-il du Paradis ?, Paris, Fayard, 2000, p. 332. 43 Francisco de Ribera Ă©d., Les ƒuvres spirituelles de la Mere Terese de Jesus, Paris, Denis Moreau, 1621, p. 109 Moradas ; p. 437 Vida vol de l’ñme. Puente, Guide spirituelle, p. 336 Ăąme passereau. François de Sales, TraitĂ© de l’amour de Dieu, l. X, ch. 5, prĂ©s. Lajeunie, Paris, Seuil, 1996, p. 213 Ăąme oiseau de Paradis. 44 Le Songe de Scipion, largement diffusĂ© Ă  travers son commentaire, inspire les voyages cĂ©lestes. Voir Thibaud Maus de Rolley, ÉlĂ©vations. L’écriture du voyage cĂ©leste Ă  la Renaissance, GenĂšve, Droz, 2011, p. 39 sq. 45 Franz Cumont, Lux perpetua, Turin, Nino Aragno, 2009. 46 OC, fol. 41b image complĂšte de l’ascension air, ciel, cristallin sĂ©jour ; DV, p. 113 ascension de ciel en ciel jusqu’au lieu obscur de Dieu. 47 DV, p. 113. 48 Voir en part. DES, p. 171, oĂč la progression n’est pas de l’ordre du vol mais de la simple mĂ©ditation Ă©lĂ©ments, astres, cieux, chĂ©rubins, sĂ©raphins
 49 GrĂ©goire De Nysse, Vie de MoĂŻse II, 162, Ă©d. J. DaniĂ©lou, Paris, Cerf, 2000, Sources chrĂ©tiennes », p. 211. L’Ɠuvre de ce PĂšre est alors diffusĂ©e notamment par l’édition bilingue grĂ©co-latine de F. Morel 2 vol. , Paris, Sonnius, 1615. Il est Ă©galement frĂ©quemment citĂ© par Puente. 50 DV, p. 106. 51 DE, p. 445 paradis comme terre de lait, d’eau et de miel. Voir CV, p. 149, oĂč les images du lait et du miel sont associĂ©es. 52 ME, p. 54 ; DE, p. 334. 53 La plupart des textes d’Hopil ne crĂ©ent pas de solution de continuitĂ© entre le cosmos et l’hypercosmos dans cette Ă©lĂ©vation progressive, trait qui renvoie sans doute Ă  des PĂšres comme GrĂ©goire de Nazianze, soucieux de combattre l’opposition extrĂȘme posĂ©e par les manichĂ©ens et les ariens entre le visible et l’invisible. Voir les extraits du poĂšme De la Providence reproduits par Anne Richard, dans Cosmologie et thĂ©ologie chez GrĂ©goire de Nazianze, Paris, Institut d’Études augustiniennes, 2003, p. 498. 54 DV, p. 24 JĂ©sus au centre de la cour cĂ©leste ; DV, p. 53 Dieu feu consumant qui tire l’étincelle de l’ñme dans son centre parfait » aprĂšs la mort. 55 Le cercle ou la sphĂšre de la providence sont notamment prĂ©sents chez Camus et Bossuet. Voir Florent Libral Les anamorphoses de Bossuet mises en perspective les prĂ©cĂ©dents d’un motif, et son Ă©volution », Revue Bossuet 7 2016, p. 25. 56 OC, fol. 57b. 57 DV p. 86 l’ñme obscure Ă©toile adorant le soleil divin. 58 DES, cant. 90, str. 7, p. 312. 59 P. de BĂ©rulle, Discours de l’état et des grandeurs de JĂ©sus, Ă©d. M. Join-Lambert et R. Lescot, ƒuvres complĂštes, t. VII [vol. III/1 selon la page de titre], Paris, Oratoire de JĂ©sus, 1996, p. 85. 60 Florent libral, Le Soleil cachĂ©, premiĂšre partie Eudoxe contre GalilĂ©e ». 61 Fernand Hallyn, La structure poĂ©tique du monde Copernic, Kepler, Paris, Seuil, 1987, p. 50. 62 HĂ©lĂšne Tuzet, Le Cosmos et l’imagination, Paris, Corti, 1965, p. 27. 63 PO, p. 9. 64 PO, p. 251. 65 DES, cant. 59, str. 7, p. 229. 66 Le Christ glorieux est dit de clartĂ© mille fois plus lumineuse que celle du Soleil » Guide spirituelle, p. 329. 67 Par ex. Jean-Albert Belin, Les Emblemes eucharistiques, Paris, chez Pierre de Bresche, 1647, p. 202 Sol, quasi solus lucens ». 68 DES, cant. 17, str 1, p. 114. Cf. DES, cant. 64, str. 4, p. 242-243 Je voudrais qu’il y eĂ»t mille mondes encore. » 69 DĂ©glise, Au vol de la plume, Ă©voque la lecture de LucrĂšce par Hopil, p. 47 et 156. OM, fol. 49a, semble réécrire directement le Suave mari magno. 70 Nuccio Ordine, Giordano Bruno, Ronsard et la religion, prĂ©f. de J. CĂ©ard, Paris, Albin Michel, 2004, p. 257. 71 RenĂ© Descartes, ƒuvres, Ă©d. C. Adam et P. Tannery, Paris, Vrin, 1995 1903, vol. V, p. 50-58 en l’occ. p. 51. 72 DES, p. 115. 73 Sur le monde illimitĂ© de Nicolas de Cues Alexandre KoyrĂ©, Du monde clos Ă  l’Univers infini, Paris, Gallimard, rééd. 2005, p. 24. 74 DES, p. 319. 75 Jean-Joseph Surin, Cantiques spirituels de l’amour divin, Ă©d. B. Papasogli, Florence, Leo S. Olschki, 1996, p. 97. 76 DE, p. 168. Nicolas de Cues, De la docte ignorance [1440], l. II, ch. 12, trad. M. de Gandillac, Paris, Aubier, 1942, p. 134. 77 OC, fol. 66b. 78 DV, p. 50, c. 10 Que Dieu est cachĂ© » l’ombre dĂ©signe la vision indirecte de Dieu. 79 DES, cant. 10, str. 3, p. 94. 80 DES, p. 153. Voir Summa contra Gentiles I, 66 d’aprĂšs J. PlantiĂ©. 81 Yves de Paris Capucin, La ThĂ©ologie naturelle, t. III Des perfections de Dieu, Paris, veuve Buon, 1640, p. 96. 82 Jean-Pierre Camus, Les Diversitez, t. II, l. VI, ch. 6 De la gloire cĂ©leste », Paris, Claude Chappelet, 1612, fol. 113v. 83 Hopil, outre les espaces imaginaires, parle aussi du temps imaginaire pour Ă©voquer l’éternitĂ© PO, p. 276 10 000 jours comparĂ©s Ă  un jour dans le ciel. 84 Puente, La Guide spirituelle, trad. R. Gaultier, Paris, veuve G. de la NouĂ« et D. de la NouĂ«, 1612, p. 379 nous soulignons. 85 Thomas d’Aquin, ThĂ©ologie contenue dans sa Somme, Paris, F. Lambert, 1670, t. I, p. 63, qu. VIII De l’existence de Dieu ». Cf. Somme thĂ©ologique, Paris, Cerf, 2004, t. I, p. 205, qu. 8, art. 4. 86 [
] etiam si ponerentur infinita praeter ista quae sunt, oporteret in omnibus esse Deum [
] 87 PO, p. 244. 88 DE, p. 259-260. 89 Catherine de GĂȘnes, TraitĂ© du Purgatoire, ch. 6, prĂ©s. Y. de Boisredon et B. Peyrous, Paris, Éd. de l’Emmanuel, 2012, p. 38. 90. DES, p. 284. 90 DES, p. 284 91 DE, p. 352. 92 Pierre Hadot, N’oublie pas de vivre. Goethe et la tradition des exercices spirituels, Paris, A. Michel, 2008, ch. 2, p. 87 sq. 93 DES, p. 86. 94 OC, fol. 126a. 95 DV, p. 93. 96 DES, p. 290 monde cĂ©leste ombre et atome ; OC, fol. 13b cosmos atome ; OC, fol. 91b toute la fabrique du monde n’est qu’un point. 97 DE, p. 229. 98 Ibid. 99 OC, fol. 51b. 100 OC, fol. 91 b. 101 Le Soleil cachĂ©, p. 22-26. 102 Guide spirituelle, III, 5, p. 364. 103 DES, p. 117 Cent mondes ne sont rien pour mon Ăąme sans vous. » 104 Leonardus Lessius, De Summo bono, p. 517-518. 105 Des Noms divins, dans Les ƒuvres du divin St Denys, trad. J. Goulu, Paris, A. Taupinart, 1629, p. 402-403. 106 DV, p. 126. 107 DES, cant. 11, str. 10, p. 98. 108 PO, p. 60. 109 DES, cant. 68, str. 10, p. 253. 110 Pierre de BĂ©rulle, L’élĂ©vation sur sainte Madeleine [1627], prĂ©s. J. Beaude, dans coll., Marie Madeleine, Grenoble, JĂ©rĂŽme Million, 2016, p. 46. 111 DV, p. 117. 112 DES, p. 100-101. 113 BĂ©rulle, L’élĂ©vation sur sainte Madeleine, p. 62 quel degrĂ© entre les anges, entre les sĂ©raphins, et par-dessus les sĂ©raphins mĂȘmes, aurez-vous acquis en trente ans [
] ». 114 C’est-Ă -dire, la personnalitĂ© littĂ©raire que se forge le poĂšte en Ă©crivant. 115 DV, p. 159, et aussi DV, p. 161 et DE, p. 159. 116 DES, p. 172. 117 Belin, La Conversation intĂ©rieure, p. 180. 118 Nous remercions vivement Anne-Elisabeth Spica des Ă©claircissements qu’elle nous a donnĂ©s sur ce point difficile. 119 DV, p. 85-86. 120 La Nuit obscure, II, 17, trad. Marie du St-Sacrement, Ă©d. D. Poirot, Paris, Cerf, 2004, p. 1028. 121 Voir Bourgeois, ThĂ©ologies poĂ©tiques, p. 524 ; DĂ©glise, Au vol de la plume, p. 344 ; Mino Bergamo, L’anatomia dell’anima da F. de Sales a Fenelon, Bologna, Il Mulino, 1991, p. 29 sq. 122 DE, p. 136 et 140. 123 DV, p. 46 et 48. 124 DV, p. 166 le vol ne parvient pas jusqu’à la TrinitĂ© ; p. 169 voler sans ailes ; DES, p. 252 Ăąme Icare, cf. OC, fol. 8b, OC, fol. 56a ; DES, p. 104 le vol de l’ñme ne parvient pas Ă  l’ĂȘtre sur-cĂ©leste ; p. 82 Dieu visible lĂ  oĂč le vol de l’ñme se termine. 125 DV, p. 50 cachot » ; DV, p. 84 lumiĂšre et ombre mĂȘlĂ©es du cachot divin ; p. 85 cachot lumineux derriĂšre le brouillard glorieux ; p. 86 cachot de la simple unitĂ© ; DES, p. 169 Dieu en son cachot. Sur le cachot, lire Belin, La Conversation intĂ©rieure, p. 174 sur l’abstraction de Dieu et p. 175 influence de J. de la Croix. 126 Lieu sans lieu DV, p. 144 ; DES, p. 93 PlantiĂ© renvoie dans la n. 66 aux Noms divins, Ă©d. J. Goulu, fol. 230. Dieu immensitĂ© sans lieu DES p. 90, PlantiĂ© renvoyant Ă  saint Augustin, De Trinitate, V, I, 2 sine loco ubique totum ». 127 DES, p. 94. 128 Pierre de BĂ©rulle, Discours, p. 233, disc. VI De la Communication de Dieu en ce mystĂšre » citant le Contra Praxeam de Tertullien, ch. 5 Ante omnia Deus erat solus. 129 Puente, Guide spirituelle, p. 367. 130 Sans doute une influence de Puente, d’aprĂšs Bourgeois, ThĂ©ologies poĂ©tiques, p. 531. 131 DV, p. 64. Cf. DE, Cantiques, p. 435. 132 PO, p. 65. Cf. DES, p. 135. 133 Florent Libral, Entre similitudes et mĂ©taphores. Amplification et optique dans la prĂ©dication en France v. 1600-1670 », dans StĂ©phane MacĂ© Ă©d., Sur l’amplification Exercices de rhĂ©torique 4 [2014] ; 134 DV, p. 72. 135 Puente, Expositio moralis in Canticum canticorum, Paris, Denys de la NoĂŒe, 1622, col. 1045 sq., l. X, exhortatio 4 Mysteria humanitatis Christi non excludi a mystico somno, et suprema contemplatione » ; s’appuyant sur le Cantique qui Ă©voque l’Épouse dormant aux cĂŽtĂ©s du Christ, Puente prĂ©cise intolerabilem esse errorem eorum qui a perfecta contemplatione rejicendam esse putant omnem memoriam Christi Domini qua homo est [
]. » 136 DE, p. 377. 137 ME, p. 71. 138 DĂ©glise, Au vol de la plume, p. 82. 139 DES, p. 218. 140 DES, p. 188. 141 Pierre Bruchez, D’ombre et de lumiĂšre
 La poĂ©sie de Claude Hopil parisien Suite », Échos de Saint-Maurice 70 1974, p. 103 disponible sur 142 Du rien je m’achemine aux pieds de JĂ©sus-Christ, / Des pieds Ă  son cĂŽtĂ© oĂč je reçois l’esprit » DES, cant. 30, str. 9, p. 151. 143 DE, p. 163. 144 Ap 8, 1 ; DES, cant. 8 et 21. Cf. Puente, Guide spirituelle, p. 340. 145 DV, cant. 17 ; puente, Guide spirituelle, 342. 146 DES, p. 115. 147 Belin, La Conversation intĂ©rieure, p. 181 Une nĂ©cessaire substitution doit donc se produire, celle de l’amour Ă  l’intelligence. » 148 DES, cant. 12, str. 3, p. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Florent Libral, Dix mille soleils ». Cosmos et contemplation dans l’Ɠuvre de Claude Hopil 1585 ?-1633 ? », Revue des sciences religieuses, 91/2 2017, 227-250. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Florent Libral, Dix mille soleils ». Cosmos et contemplation dans l’Ɠuvre de Claude Hopil 1585 ?-1633 ? », Revue des sciences religieuses [En ligne], 91/2 2017, mis en ligne le 01 janvier 2019, consultĂ© le 30 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page

Historienset thĂ©ologiens ont dĂ©jĂ  signalĂ© l’importance de la production poĂ©tique de Jean Gerson et de son poĂšme Ă©pique la Josephina (1414-1417) en particulier. La discussion Ă  ce sujet a Ă©tĂ© souvent tiraillĂ©e entre la volontĂ© de voir chez Gerson tantĂŽt un reprĂ©sentant du mysticisme mĂ©diĂ©val, tantĂŽt un proto-humaniste. Cet article s’intĂ©resse Ă  un autre aspect

Les Ă©toiles accrochent des prĂ©noms aux branches des pommiersLes vergers dĂ©fient les plus belles couleurs des grandes sommes les crĂ©ateurs de la formes cavalent les rĂȘves Ă  la poursuite de la moment oĂč je t’ai approchĂ©e de traversÀ cause de l’ouragan,Et le cyclone emportait nos paniers Ă  vite petit homme aux jambes de gĂ©antAux paroles d’or qui enrichissent la pauvretĂ© apparente des poĂ©sie est l’orfĂšvrerie des damnĂ©sEt nous sommes les poĂštes du matin 
 In Le pays derriĂšre le chagrin 1979, dans Le jardin des tempĂȘtes 2000, p 44, extrait NĂ© Ă  TrĂ©guier, en Bretagne, en 1953, Yvon Le Men est un poĂšte dont la seule profession est la poĂ©sie, qui remplit toute sa vie avec l’écriture, dans la solitude ; et la lecture de ses poĂšmes et de ceux des autres, dans le partage des rencontres, en Bretagne d’abord, puis Ă  travers le monde. Un pari difficile, mais qui fait de lui un poĂšte libre. À l’image d’un pĂšre cantonnier rassemblant les pierres du chemin pour en faire des voies de passage, Yvon Le Men rassemble les mots et, par le chemin de la poĂ©sie, devient Ă  son tour passeur de poĂštes et d’écrivains de tous pays. Il vit Ă  Lannion, son port d’attache, dans les CĂŽtes-d’Armor, oĂč il crĂ©e en 1992 des rencontres qu’il intitule Il fait un temps de poĂšme ». Avec Michel Le Bris, il anime le festival Étonnants voyageurs » de Saint-Malo, y crĂ©ant en 1997 un espace-poĂ©sie. Dans La clef de la chapelle est au cafĂ© d’en face, un recueil de nouvelles publiĂ© en 1998, Yvon Le Men Ă©crit Ă  propos de sa ville Je vis Ă  Lannion, une petite ville au bord du monde. Et j’ai besoin des hommes et j’ai besoin des bois ; du marchĂ© du jeudi matin oĂč l’on se salue pour un oui et Ă  cause d’un non, de la sterne qui m’invite Ă  partir lĂ  oĂč il n’y a personne, sur le chemin de halage ». En 2000 il publie Le jardin des tempĂȘtes, dans lequel il rĂ©capitule vingt-cinq annĂ©es de poĂ©sie, de 1971 Ă  1996, avec un choix de poĂšmes extraits de recueils souvent Ă©puisĂ©s. Il y explore tous les registres dans une quĂȘte de l’évidence d’un instant, d’une lumiĂšre ou d’une Ă©motion. Voici trois poĂšmes tirĂ©s de cette anthologie. PartirS’il vient sauras-tu le prendre le navire annoncĂ© par les cinq ocĂ©ans
S’il vient sauras-tu l’ennoblir ce bateauDĂ©croche un croissant de luneEt voici une coque longue et fine comme une goĂ©letteTaille quelques rayons de soleilEt voilĂ  un fier trois-mĂąts qui relĂšve la tĂȘteSaisis une Ă©toile filante en volEt tiens bon la barre aux cinq Ă©pines de lumiĂšreDĂ©chire la queue d’une comĂšteEt mets toutes voiles de feu dehorsVers le nordAu pays des couleurs bleues oĂč la neige est blancheOĂč les troupeaux de rennes traversent les vallĂ©es qui descendent dans les fjordsNous donnant la mer Ă  la boucheVers le nord oĂč vagabondent les poĂ©siesQui nous entraĂźnent dans les pays du beau et du bon 
 In À l’entrĂ©e du jour ,1984, poĂšme en cinq chants et un Ă©cho, dans Le jardin des tempĂȘtes, 2000, extrait Ou bien cet autre poĂšme, tirĂ© de Quand la riviĂšre se souvient de la source, un recueil publiĂ© en 1988. Il est des lieuxqui nous rencontrentsans nous chercherdes lieuxoĂč voyageaient ces bancs de lumiĂšreparmi les eaux et les arbresentre ta main et la mienne que tu prissoudaincomme la flamme prend dans la branchel’éclaircie prend dans le cielIl est des lieuxque les mots ont envie de gardercomme un prĂ©nom protĂšge un enfant de la fouleun petit nom prĂ©serve un amour de l’oubliet qui surgissent de ta mĂ©moirecomme l’odeur de l’herbetoujourss’échappe de la pluie In Quand la riviĂšre se souvient de la source, 1988, ibid p. 115 Ou encore ce poĂšme, tirĂ© de La patience des pierres, un recueil publiĂ© en 1995, et qui accorde une large place Ă  la Bretagne, Ă  ses paysages et Ă  ses rĂȘves. Enez Aval Il y avaitces murs de pierreoĂč le vent se brisasur les rĂȘvesdes hommes venusde l’autre cĂŽtĂ©des siĂšcleset de la merIl y avait cette croixgrisepar temps de pluieblanche par temps de cielquand la lumiĂšre pose son poids de neigesur la terreIl y avait cette Ăźle ouverteau jour de l’équinoxeet la fleur fragile parmi le ventforteparmi la vie In La patience des pierres, 1995, ibid. p. 285 En 2004, il publie Un carrĂ© d’aube, recueil Ă©purĂ©, avec de nombreux poĂšmes qui ont la briĂšvetĂ© d’un haĂŻku, comme par exemple celui-ci L’estuaire est tendu / / comme un drap / entre deux rives Ou encore cet autre, dont le dĂ©pouillement est Ă©galement proche de l’épure. Seule la mer Ă©claire ton visage. Ton corps est dans un pull noir, un pantalon noir. Tes mains sont nues. Je suis prĂšs de toi, et tu ne bouges pas. Le matin est nuit est noire, si ce n’est le reflet de l’eau flottant contre la lune. À chaque coup de vague, tes yeux deviennent bleus. Il n’y a de bruit que le vent. D’échos que des Ă©toiles. que je ne t’aurai pas donnĂ© la main, nous ne souffrirons pas. À l’aube, l’enfance sera rompue. Qui, le premier, s’est lancĂ© vers l’autre ?La mer, dans le bleu-gris du jour, s’estompe. Le matin, au fond de la baie, rĂ©veille les maisons, les mouettes dĂ©tachĂ©es du ciel. Tes cheveux coulent sous mes doigts. In Un carrĂ© d’aube, 2004, p. 27 Chambres d’écho, publiĂ© en 2008, est un recueil poignant de poĂšmes sur la mort, l’amour, l’absence et le silence de l’ĂȘtre aimĂ©. Des textes souvent proches du murmure. Le public n’est pas prĂšs d’oublier la lecture qu’en a faite Denis PodalydĂšs le 11 mai 2008, pendant le festival Étonnants voyageurs, tant l’émotion Ă©tait grande. Nous avions la vieentre nouselle coulait entre les riveset nos brasque le temps prenait dans ses brascomme les rives prennent la riviĂšreles talusle chemincomme ton silence prend la paroleaujourd’hui In Chambres d’écho, 2008, p. 50 Depuis 1990, Yvon Le Men s’est engagĂ© Ă  fond, avec son ami Michel Le Bris, dans l’aventure du festival Étonnants voyageurs, qui rĂ©unit chaque annĂ©e pendant trois jours Ă  Saint-Malo 200 Ă©crivains venus du monde entier et rassemble un public de prĂšs de 60 000 personnes. À partir de l’annĂ©e 2000, le festival se tient Ă©galement au Mali, Ă  Bamako, oĂč dĂ©sormais l’expĂ©rience se renouvelle tous les deux ans, avec le projet d’en faire un grand rendez-vous de la littĂ©rature africaine. Le poĂšme qui suit est extrait d’une Suite sur le Niger, Ă©crite au retour d’un sĂ©jour Ă  Bamako, entre fĂ©vrier et mai 2003. De l’autre cĂŽtĂ© du fleuvecomme de l’autre cĂŽtĂ© de la meril y a un pays oĂč viventde l’autre cĂŽtĂ© de nos viesdes hommes qui nous habitaient dans les livres d’imageset dans nos peurscomme ma voisinela vieille Marie qui ne parlait que le bretonleur langue Ă©tait pleine de sonset manquait de disait-on pas Ă  l’époqueque la vieille Marie baragouinaitcausait avec du pain et du vin dans la bouchecomme si cela Ă©tait possiblene rĂ©sumait-on pas les multiples langues de l’AfriqueĂ  la seule expression de petit nĂšgrecomme si tous les noirs Ă©taient des l’autre cĂŽtĂ© du fleuvevit la famille du bozodu pĂȘcheur qui par sa pirogue nous le fait traverseret entre le bambara le français et le sourirenous naviguons. 
De l’autre cĂŽtĂ© du fleuvederriĂšre les roseauxs’éloignent des silhouettes bleues 
 In Besoin de poĂšme, 2006, p. 233-234, extraits En 2006, Yvon Le Men publie Besoin de poĂšme, qui se prĂ©sente comme une lettre adressĂ©e Ă  son pĂšre, qu’il perdit Ă  l’ñge de 12 ans. Regard d’un homme sur son passĂ©, ses premiers Ă©mois, ses blessures, ses rencontres avec ses trois pĂšres en poĂ©sie, EugĂšne Guillevic, Xavier Grall et Jean Malrieu, ses voyages. Un rĂ©cit qui mĂȘle sans cesse prose et poĂ©sie, et oĂč ses poĂšmes dialoguent avec ceux des poĂštes qui l’ont marquĂ©. La mort n’est jamais loin, mais la vie l’emporte. Durant plus de deux ans, de 2006 Ă  2008, Yvon Le Men rĂ©dige une chronique poĂ©tique hebdomadaire pour le journal Ouest France, prĂ©sentant des poĂštes du monde entier. Il en tire une anthologie Le tour du monde en 80 poĂšmes, oĂč il partage avec le lecteur plus de trente annĂ©es de rencontres poĂ©tiques. Il porte Ă©galement une attention toute particuliĂšre aux plus jeunes, se rendant volontiers dans les Ă©coles pour travailler la poĂ©sie avec eux, animant des ateliers d’écriture. Deux de ses livres sont consacrĂ©s Ă  la jeunesse Ouvrez la porte aux loups 1994 et Douze mois et toi 2005. En dĂ©cembre 2007 le festival franchit cette fois l’ocĂ©an pour se tenir en HaĂŻti, Ă  Port-au-Prince. Mais la seconde Ă©dition fut empĂȘchĂ©e par le sĂ©isme de janvier 2010 et dut se dĂ©rouler Ă  Saint-Malo. Sous le plafond des phrases n’aurait jamais vu le jour, Ă©crit Bruno Doucey dans la prĂ©sentation de ce recueil dont il est l’éditeur, sans le sĂ©isme qui a ravagĂ© HaĂŻti le 12 janvier 2010. Ce jour-lĂ  je partais rejoindre le festival Étonnants voyageurs Ă  Port-au-Prince oĂč je pensais retrouver Yvon Le Men. Mais comme moi, ce dernier Ă©tait restĂ© de l’autre cĂŽtĂ© de l’ocĂ©an, valise en main, dans l’incendie des dĂ©pĂȘches et le fracas des solitudes. De Lannion, il s’inquiĂšte pour ses amis. Il Ă©crit alors au jeune poĂšte Bonel Auguste une lettre vibrante d’émotions qui se termine par ses mots Je t’attends chez moi. Dans mon pays de pluie et d’arc-en-ciel. » Depuis, les deux hommes se sont retrouvĂ©s, en Bretagne et Ă  HaĂŻti, oĂč furent Ă©crits la plupart de ces poĂšmes
 Avec des mots simples, le poĂšte nous rappelle que des hommes rĂȘvent aussi des sĂ©ismes de la tendresse. » Yvon Le Men a dĂ©diĂ© Sous le plafond des phrases, publiĂ© en janvier 2013, Ă  son ami haĂŻtien. Les maisons autour de sa maisonsont suspendues entre hier et demainla sienne a rĂ©sistĂ©comme n’a pas rĂ©sistĂ©le palais du PrĂ©sidentle tremblement de terrea prĂ©fĂ©rĂ© le peintre au chef d’Étatle peintre des villes imaginairessuspendues entre ciel et terremais seulement sur la toilequi suspend le tempsle temps d’oublier que le palais du PrĂ©sident n’a pas Ă©tĂ© rebĂątila cathĂ©drale non plusbien sĂ»r il y a les tentes qui grouillentet les gens qui s’entassentles yeux plus vieux que leur Ăągebien sĂ»r il y a le cholĂ©raĂ©parpillĂ© parmi les enfantsqui viennent vers nous un sourire Ă  la bouchebien sĂ»r il y a le manque de toutmais oĂč est le manque du manques’il n’est dans les symboles ?imaginez l’ÉlysĂ©e et Notre DameĂ  terre pendant deux ansimaginer l’ villes du peintre ont tenu bonsur ses toilesil peint plus que jamaiset plus que jamais il dĂ©fie le temps 
 In Sous le plafond des phrases, © Bruno Doucey, p. 50-51, extrait **** Pas de suicide en HaĂŻtidepuis longtempsdes drameslĂ -baspas de suicidesla vied’abordavant la mortqui tomba ce jour-lĂ par en dessous et sur des millierscomme une pluie de ballessur un champ de bataillequi rodecomme le brouillardentre deux crimesqui coule dans le grand fleuveArtibonitemais la vied’abordavant la mort 
 Ibid. p 56-57, extrait **** Dimanche en poĂ©sieIls viennentplus nombreux que les livress’écouter parler des livresĂ©couter parler les livresils viennentĂ  la bibliothĂšque L’étoile filantecomme on va sur la luneet mĂȘme dans la luneĂ©couter des histoiresen vers et en proseet contre touthistoirede changer de viede comprendre la sienne 
dans ce pays de poĂštesoĂč les mots passent partoutet rĂ©sonnent comme les clefsdans les crĂąnes des prisonniersla veille du dernier jourpartout ils ouvrentsur l’ici-bas et le lĂ -hautsur le bleu mĂȘme dans le noirils ouvrent les images aux mots qu’elles fontdans nos imageset malgrĂ© le peu de livresqui s’appuient l’un contre l’autresur les Ă©tagĂšresde la bibliothĂšque L’étoile filantemalgrĂ© leurs pages Ă©cornĂ©esleurs couvertures Ă©teintesleurs titres oubliĂ©sleur encre moisiemalgrĂ© leur fatigueles mots de leurs pagesveillent au grainde lumiĂšrequi s’allumeet rĂ©veille les rĂȘves endormissous les Ă©toiles filantes Ibid. extraits Bibliographie poĂ©tique sĂ©lective La patience des pierres suivi de L’échappĂ©e blanche, © Rougerie, 1995 Il fait un temps de poĂšme, anthologie, © Filigranes, tome 1, 1996 ; tome 2, 2013 L’écho de la lumiĂšre, © Rougerie, 1997 Le jardin des tempĂȘtes, choix de poĂšmes 1971-1996, © Flammarion, 2000 ; rééd. 2012 Un carrĂ© d’aube, © Rougerie, 2004 Besoin de poĂšme, Lettre Ă  mon pĂšre, © Seuil, 2006 Chambres d’écho, © Rougerie, 2008 Le tour du monde en 80 poĂšmes, anthologie, © Flammarion, 2009 ; rééd. 2012 À louer chambre vide avec personne seule, © Rougerie, 2011 Sous le plafond des phrases, © Bruno Doucey, 2013 Internet Yvon Le Men sur le site Étonnants voyageurs Lecture de Chambres d’écho par Denis PodalydĂšs sur le site Étonnants voyageurs durĂ©e 30 minutes Contribution de Jacques DĂ©crĂ©au

PoÚme Un soir que je regardais le ciel, Victor HUGO. Poésie Française est à la fois une anthologie de la poésie classique, du moyen-ùge au début du XXÚme siÚcle, et également un espace de visibilité pour l'internaute, amateur éclairé ou professionnel qui désire y publier ses oeuvres à titre gratuit.
Comme Une ÉtoileComme une Ă©toile dans le cielTu brilles sur cette terreTa valeur est sans pareilleTa beautĂ© est exemplaireC’est celle qui vient du cƓurBien plus prĂ©cieuse que l’orCette beautĂ© intĂ©rieureFait de toi un vrai trĂ©sorCar ta vie est si prĂ©cieuseEt le prĂ©sent un cadeauChaque journĂ©e merveilleuseL’aube appelle le renouveauSur le chemin de la vieSe prĂ©sente le bonheurIl s’offre Ă  toi aujourd’huiEt Il vient rĂ©jouir ton cƓurIl n’existe sur la terrePersonne qui soit comme toiCrois en toi et puis espĂšreQue tu feras des exploitsCaresse toujours l’espoirEn des lendemains qui chantentNe cesse jamais de croireQue la vie est bienveillanteUnique es-tu ici-basViens accueillir cet amourAu fond du cƓur cette joieDe donner jour aprĂšs jourTu es nĂ© pour ĂȘtre aimĂ©Et pour vivre avec passionMerci Ă  toi d’existerTu es une bĂ©nĂ©dictionSyllabation De L'ÉcritSyllabes HyphĂ©nique Comme Une Étoilecommeu=ne=Ă©=toi=le=dans=le=ciel 8tu=bri=lles=sur=cet=te=ter=re 8ta=va=leur=est=sans=pa=rei=lle 8ta=beau=tĂ©=est=exem=plai=re 7cest=cel=le=qui=vient=du=cƓur 7bien=plus=prĂ©=cieu=se=que=lor 7cet=te=beau=tĂ©=in=tĂ©=rieu=re 8fait=de=toi=un=vrai=trĂ©=sor 7car=ta=vie=est=si=prĂ©=cieu=se 8et=le=prĂ©=sent=un=ca=deau 7cha=que=jour=nĂ©e=mer=veil=leu=se 8laube=ap=pel=le=le=re=nou=veau 8sur=le=che=min=de=la=vie 7se=prĂ©=sen=te=le=bon=heur 7il=sof=fre=Ă =toi=au=jourd=hui 8et=il=vient=rĂ©=jouir=ton=cƓur 7il=nexis=te=sur=la=ter=re 7per=son=ne=qui=soit=com=me=toi 8crois=en=toi=et=puis=es=pĂš=re 8que=tu=fe=ras=des=ex=ploits 7ca=res=se=tou=jours=les=poir 7en=des=len=de=mains=qui=chantent 7ne=ces=se=ja=mais=de=croi=re 8que=la=vie=est=bien=veillan=te 7uni=que=es=tu=i=ci=bas 7viens=ac=cueil=lir=cet=a=mour 7au=fond=du=cƓur=cet=te=joie 7de=don=ner=jour=a=prĂšs=jour 7tu=es=nĂ©=pour=ĂȘ=tre=ai=mĂ© 8et=pour=vi=vre=a=vec=pas=sion 8mer=ci=Ă =toi=dexis=ter 6tu=es=u=ne=bĂ©=nĂ©=dic=tion 8PhonĂ©tique Comme Une Étoilekɔmə ynə etwalə dɑ̃ lə sjΔlty bʁijə syʁ sΔtə teʁəta valĆ“Ê Δ sɑ̃ paʁΔjəta bote Δt- Δɥzɑ̃plΔʁəsΔ sΔllə ki vjɛ̃ dy kĆ“Êbjɛ̃ plys pʁesjĂžzə kə lɔʁsΔtə bote ɛ̃teʁjəʁəfΔ də twa Ć“Ìƒ vʁΔ tʁezɔʁkaʁ ta vi Δ si pʁesjĂžzəe lə pʁezɑ̃ Ć“Ìƒ kadoʃakə ʒuʁne mΔʁvΔjĂžzəlobə apΔllə lə ʁənuvosyʁ lə ʃəmɛ̃ də la visə pʁezɑ̃tə lə bɔnĆ“Êil sɔfʁə a twa oʒuʁdÉ„ie il vjɛ̃ ʁeʒuiʁ tɔ̃ kĆ“Êil nΔɥzistə syʁ la teʁəpΔʁsɔnə ki swa kɔmə twakʁwaz- ɑ̃ twa e pÉ„iz- ΔspΔʁəkə ty fəʁa dΔz- ΔksplwakaʁΔsə tuʒuʁ lΔspwaʁɑ̃ dΔ lɑ̃dəmɛ̃ ki ʃɑ̃tenə sΔsə ʒamΔ də kʁwaʁəkə la vi Δ bjɛ̃vΔjɑ̃təynikə Δ ty isi bavjɛ̃z- akƓjiʁ sΔt amuʁo fɔ̃ dy kĆ“Ê sΔtə ʒwadə dɔne ʒuʁ apʁΔ ʒuʁty Δ ne puʁ Δtʁə Δmee puʁ vivʁə avΔk pasjɔ̃mΔʁsi a twa dΔɥzistety Δ ynə benediksjɔ̃Syllabes PhonĂ©tique Comme Une Étoilekɔməy=nə=e=twa=lə=dɑ̃=lə=sjΔl 8ty=bʁi=jə=syʁ=sΔ=tə=te=ʁə 8ta=va=lĆ“Ê=Δ=sɑ̃=pa=ʁΔ=jə 8ta=bo=te=Δ=tΔɥ=zɑ̃=plΔ=ʁə 8sΔ=sΔl=lə=ki=vj=ɛ̃=dy=kĆ“Ê 8bj=ɛ̃=plys=pʁe=sjĂž=zə=kə=lɔʁ 8sΔ=tə=bo=te=ɛ̃=te=ʁjə=ʁə 8fΔ=də=twa=Ć“Ìƒ=vʁΔ=tʁe=zɔʁ 7kaʁ=ta=vi=Δ=si=pʁe=sjĂž=zə 8e=lə=pʁe=zɑ̃=Ć“Ìƒ=ka=do 7ʃa=kə=ʒuʁ=ne=mΔʁ=vΔ=jĂž=zə 8lobə=a=pΔl=lə=lə=ʁə=nu=vo 8syʁ=lə=ʃə=mɛ̃=də=la=vi 7sə=pʁe=zɑ̃=tə=lə=bɔ=nƓ=ʁə 8il=sɔ=fʁə=a=twa=o=ʒuʁ=dÉ„i 8e=il=vjɛ̃=ʁe=ʒu=iʁ=tɔ̃=kĆ“Ê 8il=nΔɥ=zis=tə=syʁ=la=te=ʁə 8pΔʁ=sɔ=nə=ki=swa=kɔ=mə=twa 8kʁwa=zɑ̃=twa=e=pÉ„i=zΔs=pΔ=ʁə 8kə=ty=fə=ʁa=dΔ=zΔks=plw 7ka=ʁΔ=sə=tu=ʒuʁ=lΔs=pwaʁ 7ɑ̃=dΔ=lɑ̃=də=mɛ̃=ki=ʃɑ̃=te 8nə=sΔ=sə=ʒa=mΔ=də=kʁwa=ʁə 8kə=la=vi=Δ=bjɛ̃=vΔ=jɑ̃=tə 8y=ni=kə=Δ=ty=i=si=ba 8vj=ɛ̃=za=kƓjiʁ=sΔt=a=muʁ 7o=fɔ̃=dy=kƓ=ʁə=sΔ=tə=ʒwa 8də=dɔ=ne=ʒuʁ=a=pʁΔ=ʒuʁ 7ty=Δ=ne=puʁ=Δ=tʁə=Δ=me 8e=puʁ=vi=vʁə=a=vΔk=pa=sjɔ̃ 8mΔʁ=si=a=twa=dΔɥ=zis=te 7ty=Δ=y=nə=be=ne=dik=sjɔ̃ 8 RĂ©compense Commentaires Sur La Poesie12/04/2021 2010AnyaVos poĂšmes sont toujours si radieux et si positifs que c’est une jole de les lire Merci12/04/2021 2208MĂ©moQue dire d’autre sinon que c’est une fois de plus un joli poĂšme qui est nĂ© de votre plume/Merci VĂ©ro PoĂšme ExistencePubliĂ© le 12/04/2021 1731 L'Ă©crit contient 165 mots qui sont rĂ©partis dans 8 strophes. Toutes les strophes sont composĂ©s de 4 vers. Il est possible que le texte suive une forme de poĂ©sie classique. Poete VĂ©ro Texte des commentateurs enfrançais : UNE ÉTOILE BLEUE DANS TES YEUX. Sur les ailes d'un aigle, Mon amour pour toi vole S'Ă©levant de plus en plus haut Et atteignant les cieux J'ai atteint l'extrĂ©mitĂ© tout en haut Et j'ai arrachĂ© une Ă©toile du ciel Pour y placer Ta prĂ©cieuse imagination. Pour y habiter Ă  tout jamais Comme une preuve de mon amour Sur les ailes de notre amour Durable et vrai Vos PoĂšmes Tous les auteurs Yolande NICHOLSON Une Ă©toile dans le ciel Yolande NICHOLSON Une Ă©toile dans le ciel Que le temps s'arrĂȘteQue le vent temps n'existe plusRien n'empĂȘchera ma je la verrais un regardVision Ă©phĂ©mĂšre,rare,Pourquoi me l'avez vous volĂ©e?Je ne garderais rien d'elleJuste quelques photos,Quand je pourraisRegarder Ă  nouveauSans larmes, sans me souvenirDe la douceur de son jusqu'Ă  la fin, route se sĂ©pareMais elle reste dans ma Ă©toile au Novembre 2002 Poeme: Les Étoiles S’illuminent Dans Le Ciel Les Étoiles S’illuminent Dans Le Ciel Chaque soir, j’aperçois lĂ -haut Quelque chose de beau, Au-dessus des flots Qui brille

23 poĂšmes <23456À M. Louis de Ronchaud I Regardez-les passer, ces couples Ă©phĂ©mĂšres ! Dans les bras l'un de l'autre enlacĂ©s un moment, Tous, avant de mĂȘler Ă  jamais leurs poussiĂšres, Font le mĂȘme serment Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent Avec Ă©tonnement entendent prononcer, Et qu'osent rĂ©pĂ©ter des lĂšvres qui pĂąlissent Et qui vont se glacer. Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse Qu'un Ă©lan d'espĂ©rance arrache Ă  votre coeur, Vain dĂ©fi qu'au nĂ©ant vous jetez, dans l'ivresse D'un instant de bonheur ? Amants, autour de vous une voix inflexible Crie Ă  tout ce qui naĂźt Aime et meurs ici-bas ! » La mort est implacable et le ciel insensible ; Vous n'Ă©chapperez pas. Eh bien ! puisqu'il le faut, sans trouble et sans murmure, Forts de ce mĂȘme amour dont vous vous enivrez Et perdus dans le sein de l'immense Nature, Aimez donc, et mourez ! II Non, non, tout n'est pas dit, vers la beautĂ© fragile Quand un charme invincible emporte le dĂ©sir, Sous le feu d'un baiser quand notre pauvre argile A frĂ©mi de plaisir. Notre serment sacrĂ© part d'une Ăąme immortelle ; C'est elle qui s'Ă©meut quand frissonne le corps ; Nous entendons sa voix et le bruit de son aile Jusque dans nos transports. Nous le rĂ©pĂ©tons donc, ce mot qui fait d'envie PĂąlir au firmament les astres radieux, Ce mot qui joint les coeurs et devient, dĂšs la vie, Leur lien pour les cieux. Dans le ravissement d'une Ă©ternelle Ă©treinte Ils passent entraĂźnĂ©s, ces couples amoureux, Et ne s'arrĂȘtent pas pour jeter avec crainte Un regard autour d'eux. Ils demeurent sereins quand tout s'Ă©croule et tombe ; Leur espoir est leur joie et leur appui divin ; Ils ne trĂ©buchent point lorsque contre une tombe Leur pied heurte en chemin. Toi-mĂȘme, quand tes bois abritent leur dĂ©lire, Quand tu couvres de fleurs et d'ombre leurs sentiers, Nature, toi leur mĂšre, aurais-tu ce sourire S'ils mouraient tout entiers ? Sous le voile lĂ©ger de la beautĂ© mortelle Trouver l'Ăąme qu'on cherche et qui pour nous Ă©clĂŽt, Le temps de l'entrevoir, de s'Ă©crier C'est Elle ! » Et la perdre aussitĂŽt, Et la perdre Ă  jamais ! Cette seule pensĂ©e Change en spectre Ă  nos yeux l'image de l'amour. Quoi ! ces voeux infinis, cette ardeur insensĂ©e Pour un ĂȘtre d'un jour ! Et toi, serais-tu donc Ă  ce point sans entrailles, Grand Dieu qui dois d'en haut tout entendre et tout voir, Que tant d'adieux navrants et tant de funĂ©railles Ne puissent t'Ă©mouvoir, Qu'Ă  cette tombe obscure oĂč tu nous fais descendre Tu dises Garde-les, leurs cris sont superflus. AmĂšrement en vain l'on pleure sur leur cendre ; Tu ne les rendras plus ! » Mais non ! Dieu qu'on dit bon, tu permets qu'on espĂšre ; Unir pour sĂ©parer, ce n'est point ton dessein. Tout ce qui s'est aimĂ©, fĂ»t-ce un jour, sur la terre, Va s'aimer dans ton sein. III ÉternitĂ© de l'homme, illusion ! chimĂšre ! Mensonge de l'amour et de l'orgueil humain ! Il n'a point eu d'hier, ce fantĂŽme Ă©phĂ©mĂšre, Il lui faut un demain ! Pour cet Ă©clair de vie et pour cette Ă©tincelle Qui brĂ»le une minute en vos coeurs Ă©tonnĂ©s, Vous oubliez soudain la fange maternelle Et vos destins bornĂ©s. Vous Ă©chapperiez donc, ĂŽ rĂȘveurs tĂ©mĂ©raires Seuls au Pouvoir fatal qui dĂ©truit en crĂ©ant ? Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frĂšres En face du nĂ©ant. Vous dites Ă  la Nuit qui passe dans ses voiles J'aime, et j'espĂšre voir expirer tes flambeaux. » La Nuit ne rĂ©pond rien, mais demain ses Ă©toiles Luiront sur vos tombeaux. Vous croyez que l'amour dont l'Ăąpre feu vous presse A rĂ©servĂ© pour vous sa flamme et ses rayons ; La fleur que vous brisez soupire avec ivresse Nous aussi nous aimons ! » Heureux, vous aspirez la grande Ăąme invisible Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ; La Nature sourit, mais elle est insensible Que lui font vos bonheurs ? Elle n'a qu'un dĂ©sir, la marĂątre immortelle, C'est d'enfanter toujours, sans fin, sans trĂȘve, encor. MĂšre avide, elle a pris l'Ă©ternitĂ© pour elle, Et vous laisse la mort. Toute sa prĂ©voyance est pour ce qui va naĂźtre ; Le reste est confondu dans un suprĂȘme oubli. Vous, vous avez aimĂ©, vous pouvez disparaĂźtre Son voeu s'est accompli. Quand un souffle d'amour traverse vos poitrines, Sur des flots de bonheur vous tenant suspendus, Aux pieds de la BeautĂ© lorsque des mains divines Vous jettent Ă©perdus ; Quand, pressant sur ce coeur qui va bientĂŽt s'Ă©teindre Un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas, Il vous semble, mortels, que vous allez Ă©treindre L'Infini dans vos bras ; Ces dĂ©lires sacrĂ©s, ces dĂ©sirs sans mesure DĂ©chaĂźnĂ©s dans vos flancs comme d'ardents essaims, Ces transports, c'est dĂ©jĂ  l'HumanitĂ© future Qui s'agite en vos seins. Elle se dissoudra, cette argile lĂ©gĂšre Qu'ont Ă©mue un instant la joie et la douleur ; Les vents vont disperser cette noble poussiĂšre Qui fut jadis un coeur. Mais d'autres coeurs naĂźtront qui renoueront la trame De vos espoirs brisĂ©s, de vos amours Ă©teints, PerpĂ©tuant vos pleurs, vos rĂȘves, votre flamme, Dans les Ăąges lointains. Tous les ĂȘtres, formant une chaĂźne Ă©ternelle, Se passent, en courant, le flambeau de l'amour. Chacun rapidement prend la torche immortelle Et la rend Ă  son tour. AveuglĂ©s par l'Ă©clat de sa lumiĂšre errante, Vous jurez, dans la nuit oĂč le sort vous plongea, De la tenir toujours Ă  votre main mourante Elle Ă©chappe dĂ©jĂ . Du moins vous aurez vu luire un Ă©clair sublime ; Il aura sillonnĂ© votre vie un moment ; En tombant vous pourrez emporter dans l'abĂźme Votre Ă©blouissement. Et quand il rĂ©gnerait au fond du ciel paisible Un ĂȘtre sans pitiĂ© qui contemplĂąt souffrir, Si son oeil Ă©ternel considĂšre, impassible, Le naĂźtre et le mourir, Sur le bord de la tombe, et sous ce regard mĂȘme, Qu'un mouvement d'amour soit encor votre adieu ! Oui, faites voir combien l'homme est grand lorsqu'il aime, Et pardonnez Ă  Dieu ! L’Amour et la Mort PoĂšmes de Louise Ackermann Citations de Louise AckermannPlus sur ce poĂšme Commenter le poĂšme Imprimer le poĂšme Envoyer Ă  un ami Voter pour ce poĂšme 1845 votesAlors j'avais quinze ans. Au sein des nuits sans voiles, Je m'arrĂȘtais pour voir voyager les Ă©toiles Et contemplais trembler, Ă  l'horizon lointain, Des flots oĂč leur clartĂ© jouait jusqu'au matin. Un immense besoin de divine harmonie M'entraĂźnait malgrĂ© moi vers la sphĂšre infinie, Tant il est vrai qu'ici cet autre astre immortel, L'Ăąme, gravite aussi vers un centre Ă©ternel. Mais, tandis que la nuit marchait au fond des cieux, Des pensers me venaient, graves, silencieux, D'avenir large et beau, de grande destinĂ©e, D'amour Ă  naĂźtre encor, de mission donnĂ©e, Vague image, pour moi, pareille aux flots lointains De la brume oĂč nageaient mes regards incertains. — Aujourd'hui tout est su ; la destinĂ©e austĂšre N'a plus devant mes yeux d'ombre ni de mystĂšre, Et la vie, avant mĂȘme un lustre rĂ©volu, Garde Ă  peine un feuillet qui n'ait pas Ă©tĂ© lu. Humble et fragile enfant, cachant en moi ma flamme, J'ai tout interrogĂ© dans les choses de l'Ăąme. L'amour, d'abord. Jamais, le coeur endolori, Je n'ai dit ce beau nom sans en avoir souri. Puis j'ai soudĂ© la gloire, autre rĂȘve enchantĂ©, Dans l'ĂȘtre d'un moment instinct d'Ă©ternitĂ© ! Mais pour moi sur la terre, oĂč l'Ăąme s'est ternie, Tout s'imprĂ©gnait d'un goĂ»t d'amertume infinie. Alors, vers le Seigneur me retournant d'effroi, Comme un enfant en pleurs, j'osai crier Prends-moi ! Prends-moi, car j'ai besoin, par delĂ  toute chose, D'un grand et saint espoir oĂč mon coeur se repose, D'une idĂ©e oĂč mon Ăąme, Ă  qui l'avenir ment, S'enferme et trouve enfin un terme Ă  son tourment. ȃlan mystique PoĂšmes de Louise AckermannCitations de Louise AckermannPlus sur ce poĂšme Voter pour ce poĂšme 211 votes<23456Les poĂšmes A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y ZLes poĂštes A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Ritdans le ciel et prend l'essor ; Elle se vĂȘt de molles flammes, Et sur l'Ă©meraude des lames. Fait pĂ©tiller des gouttes d'or. Fuyez, mondes oĂč vont les Ăąmes, Ô Paradis lointains encor ! Allez, Ă©toiles, aux nuits douces, Aux cieux muets de 3 participantsAuteurMessageGaliAdmin Nombre de messages 360Localisation Havange - Entrange - Manom - LuxDate d'inscription 22/12/2008Sujet Une Ă©toile en plus dans le ciel... Jeu 29 Oct - 1445 Le 07 Octobre 2009 nous avons appris la disparition de NonoOn ne compter plus les victoires, ni les performances pour la jolie FlOow__ et sa si belle Norise du Faubourg, la vie ne fait pas de cadeaux pas mĂȘme aux meilleurs, la preuve ! On n'oubliera pas notre Nono, elle reste auprĂšs de nous dans les cƓurs de chacun et elle veille sur toi FlOow, soit forte on est tous et toutes avec toi !_________________Anas. Cl3m Nombre de messages 42Age 31Date d'inscription 02/01/2009Sujet Re Une Ă©toile en plus dans le ciel... Ven 27 Nov - 116 Les meilleurs partent en premier .... Nono <3 Naomie Nombre de messages 9Age 21Date d'inscription 21/11/2009Sujet Re Une Ă©toile en plus dans le ciel... Sam 16 Jan - 2211 On t'oublira pas Norise Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Une Ă©toile en plus dans le ciel... Une Ă©toile en plus dans le ciel... Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum .
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